Soleil de mes nuits...

Partie 36.

Quelques jours après leur rencontre dans le centre commercial, Fily reçoit un appel inattendu un après-midi, alors qu'elle est assise chez elle, seule. Elle jette un coup d'œil à son téléphone et voit qu'il s'agit d'Alioune Badara Sy. Un léger frisson la traverse. Elle hésite une fraction de seconde avant de répondre.

"Allô ?" dit-elle, la voix un peu plus timide qu'elle ne l'aurait souhaité.

"Fily ! Salut, c'est Alioune", répond une voix chaude et détendue à l'autre bout du fil. "Je suis désolé de ne pas t'avoir donné de nouvelles plus tôt, le travail m'a pris tout mon temps. Mais je n'ai pas arrêté de penser à toi."

Fily sourit malgré elle en entendant sa voix familière. "Salut, Alioune. C'est vrai, ça fait un moment. Je ne pensais pas que tu m'appellerais."

"Je sais, c'est un peu impoli de ma part", continue-t-il, légèrement gêné. "Mais tu sais, j'ai vraiment apprécié notre rencontre au restaurant. Et je voulais m'excuser de ne pas avoir pris le temps de te recontacter plus tôt."

Il marque une petite pause, comme pour observer sa réaction, avant de reprendre.

"Alors, comment vas-tu ? J'ai l'impression que tu sembles un peu tendue au téléphone. Quelque chose ne va pas ?" demande-t-il, avec une curiosité bienveillante.

Fily, surprise par sa remarque, hésite un instant avant de répondre. "Non, rien de grave... C'est juste la routine, tu sais. Travail, obligations... Parfois, ça devient un peu écrasant."

Alioune l'écoute attentivement, comme s'il captait la moindre nuance dans sa voix. "Je vois... tu sembles un peu fatiguée. Et tu ne fais jamais une pause, hein ?"

Elle sourit, amusée par la façon dont il semble cerner son état d'esprit. "C'est un peu ça, effectivement. Il faut que je trouve un moyen de m'évader de temps en temps."

Un silence confortable s'installe entre eux, avant qu'Alioune ne brise la tension avec une proposition.

"Et si je t'invitais à dîner un soir ? Un endroit tranquille, juste pour discuter et faire un peu plus connaissance. Je pense que ça te ferait du bien de sortir un peu et de changer d'air."

Fily est surprise par la proposition, mais une part d'elle-même ne peut s'empêcher d'être intriguée. D'un côté, elle est flattée, et de l'autre, elle est curieuse de mieux connaître cet homme qui semble sincèrement vouloir la connaître. "Pourquoi pas...", répond-elle en souriant, un peu hésitante mais contente de la proposition. "Je pourrais bien accepter ça."

"Parfait ! Je suis content que tu sois d'accord. On se donne rendez-vous vendredi soir, au restaurant La Terrasse, c'est un endroit sympa. À 20h, ça te va ?" Il demande avec enthousiasme, comme s'il avait déjà imaginé la soirée.

"Oui, ça me va très bien. Je serai là", répond Fily, se sentant un peu nerveuse à l'idée de cette rencontre. Mais en même temps, un petit papillon d'excitation vole dans son ventre.

Avant de raccrocher, Alioune laisse échapper un dernier commentaire. "J'ai hâte de passer du temps avec toi. On va passer une bonne soirée, tu verras."

Fily raccroche après avoir souhaité une bonne journée à Alioune, le sourire aux lèvres. Elle s'assoit quelques secondes, réfléchissant à cette proposition. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il l'invite si tôt, mais en même temps, quelque chose dans ses mots la touche. Elle se rend compte qu'elle est impatiente de le revoir, même si elle ne peut vraiment expliquer pourquoi. Peut-être est-ce parce qu'il est différent des autres, ou peut-être est-ce qu'une simple curiosité qui s'est allumée en elle.

Dans une pièce sombre, au fond d'un bâtiment discret, se trouvent les grands fondateurs de la secte, autour d'une table imposante, leur visage marqué par des années de dévotion aveugle à Belphégor. Le président Bassirou Mané, homme de pouvoir et de secrets, est présent avec eux, son regard perçant et calculateur. L'atmosphère est lourde, presque palpable, chargée d'une tension que seul un dessein aussi sinistre peut produire.