Chapitre 2

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Ses yeux marrons s'ouvrent tellement grands qu'un instant je crains qu'ils ne sortent de leur orbites.
Elle ouvre la bouche pour dire quelque chose mais sous l'effet du choc, rien ne sort.
Je reste immobile, attendant une réaction.
Elle fait un pas rapide dans ma direction puis m'attire à elle.
Elle me sert fort, et je lui rends son étreinte.
Je l'entends sangloter et je me retiens de lâcher une larme.
Je vois ma mère pour la première fois.
Finalement, elle me lâche et m'examine pour voir comment je vais, comment je suis.
Elle me tâte le visage et murmure :

- Tu es tellement belle.

Puis sa main droite glisse jusqu'à mes cheveux, qu'elle caresse doucement.

- Tu vas bien ? Comment tu...

Je ne la laisse pas finir et lui montre mon collier. Ne comprenant pas, elle fronce les sourcils.

- Je peux...? demandai-je timidement en désignant l'intérieur de la maison.

Elle hoche la tête vivement.

- Oui bien sûr ! Entrons.

Elle me prend le bras délicatement et m'entraîne au salon.
Je m'assois et elle me propose à boire.

- Je veux bien du jus de fruits ou quelque chose de sucré.

Elle hoche la tête et me ramène un verre de jus d'orange.
Contrairement aux autres gens de mon espèce, je peux boire et manger normalement, mais je ne suis pas rassasié pour autant.
Si je n'ai pas bu de sang, j'ai beau manger des tonnes de nourriture normale, c'est comme si je n'avais rien avalé.
Mais j'aime le goût de la vraie nourriture, alors je m'autorise à en consommer, rarement.
Après avoir bu quelques gorgées, je prends la parole :

- Ce pendentif, c'est une pierre. Appelée Lapis Lazuli. Ça me protège du soleil. Si je l'enlève ne serait-ce qu'une seconde, le soleil me brûlera et je mourrai brûlée vive.

Elle hoche la tête pour me montrer qu'elle a compris et je sers les lèvres, ne sachant comment agir avec elle.
Après quelques minutes de silence gêné, je décide de me lancer :

- Je peux te poser 1 ou 2 questions ? Ça fait genre 10 ans que j'attends ce jour pour avoir des réponses.

Elle hausse les sourcils, un peu étonnée, puis m'autorise d'un signe de tête de lui demander :

- Qu'est-ce qui va pas chez moi ? Je ne suis pas comme les autres adolescents de mon... Enfin comme moi quoi.

Ma mère prend une grande inspiration.

- Tu... Sais-tu au moins ce que tu es ?

Je hoche la tête puis détourne le regard, écoeurée de moi-même.

- Je suis un être buveur de sang, et un prédateur. Autrement dit un vampire.

Je tourne finalement la tête pour la regarder, et savoir si elle est aussi écoeurée que moi.
Or, elle me sourit, comme une mère sourit à son enfant qui vient de réussir un spectacle d'école.
Je n'ai jamais eu la chance de connaître ça, mais je l'ai vu à la télé.
Mais aujourd'hui, je connais enfin ce sentiment quand votre mère vous sourit fièrement.
Je lui rends timidement son sourire et elle m'explique :

- Tu n'as jamais été comme les autres, Taylor. Tu n'as jamais été comme les humains, ni comme les vampires.
Et la raison est très simple. Tu es à moitié humaine et à moitié vampire.
Tu le sais, pour devenir comme toi, il faut être mordu par un vampire, ou alors avoir un de tes 2 parents qui en est un. 

Mais toi Taylor, à la naissance, tu en étais déjà un. Et ni ton père ni moi ne sommes des buveurs de sang.
Je fronce les sourcils. C'est impossible.

- Alors... Si je n'ai pas été mordue et que mes parents ne sont pas des vampires, comment... Comment j'en suis devenue un ?

Elle hausse les épaules.

- On l'ignore. Tu t'es transformée durant ma grossesse.

Je hausse les sourcils de surprise.
Ça ne se peut pas... À moins que ça ne soit génétique. Et dans ce cas là...

- Mon frère en est un aussi ?

Elle secoue la tête et ses cheveux bouclés virevoltent un peu.

- Non, Scott est humain. Et aussi... Je t'ai dit que tu étais mi-humaine mi-vampire, ça s'explique par le fait que je sois humaine. Tu étais un vampire, se développant dans un ventre humain. Tu as hérité de certaines caractéristiques humaines.

Ça fait beaucoup à digérer là...
Néanmoins, je m'autorise une dernière information et demande :

- Pourquoi m'avoir abandonnée ? Je me doute que j'étais un danger, mais en m'élevant comme une humaine, j'aurai pu me contrôler.
- Je n'en doute pas... Tu étais déjà forte pour ton âge.
Quand ton père et moi nous sommes rendus compte de ton comportement étrange, tu avais 2 mois. Nous sommes donc partis consulter un spécialiste du surnaturel, à Londres. C'est lui qui nous a dit pour toi. Et il nous a conseillé de te laisser dans un refuge pour enfants comme toi, pas loin de son cabinet. C'est sa femme qui s'est occupée de vous durant toutes ces années. Elle m'avait fait la promesse de toujours veiller sur toi.
Je l'ai immédiatement regretté, tu sais... J'étais ta mère, et j'étais censée te protéger. Je n'ai pas su me montrer à la hauteur, et je m'en voudrais jusqu'à la fin de mes jours...

Une larme coule sur sa joue et elle l'essuie.
Instinctivement, je me lève et me dirige vers elle pour la prendre dans mes bras.
Ayant la tête dans son cou, et mon nez à quelques centimètres de sa jugulaire, je fais un immense effort pour me contrôler, mais je sens mes crocs percer mes gencives et sortir.
Je me force à les faire rentrer, ce qui me fait horriblement mal.
Elle me sert toujours contre elle quand on entend la porte d'entrée s'ouvrir, alors on se lâche et nous tournons vers celle-ci.
Un garçon, assez grand et plutôt beau, ressemblant à un espagnol (Voir multimédia 👆), entre avec un casque de moto à la main, qu'il pose dans l'entrée.
Il ne remarque ma présence qu'après s'être débarrassé de ses affaires et être entré dans le salon.
Il s'arrête à quelques mètres de nous, me regardant, les sourcils froncés.
Il interroge sa mère du regard.
Elle sourit faiblement.

- Scott, je te présente Taylor.

Elle marque une pause.

- Ta petite soeur.

Il hausse les sourcils et ouvre la bouche, une expression choquée scotchée au visage.
Je m'avance doucement et lui tends une poignée de main.
Reprenant lentement ses esprits, il me saisit la main et la secoue.
Notre mère reprend la parole, mais elle a du mal à expliquer la situation à mon frère, alors elle bégaye un peu :

- Scott, je sais que tu es sans doute brusqué et aussi perturbé.
Tu avais 1 an et demi quand Taylor...
On l'a...

Je la coupe brusquement :

- Kidnappée. J'ai été kidnappée. Et je me suis enfuie pour vous retrouver.

Je tente un petit sourire.
Je sens le regard de ma mère dans mon dos peser sur moi, mais tant pis.
Elle allait lui dire ce que je suis, mais je ne veux pas d'une relation bizarre avec mon frère que je viens de rencontrer. Je veux qu'au moins une chose dans ma vie soit normale.
Il hausse les sourcils puis jette un regard à notre mère.

- Maman tu ne m'avais jamais parlé de ça...
- Non mon chéri... Parce que ça me faisait mal rien que d'y penser, et je ne voulais pas que tu y penses toi aussi.

Il hoche la tête lentement et soudain, il me prend dans ses bras, avant de me murmurer dans le creux de l'oreille :

- Alors bienvenue dans la famille petite soeur.

Je souris, un peu émue. Ça fait du bien de se sentir aimée, je veux dire par quelqu'un qui partage le même sang que vous.
Puis j'entends son coeur battre dans ses veines à quelques millimètres de mon oreille.
Je sens son sang couler dans ses veines et son pouls battre régulièrement, et je dois faire un effort surhumain pour me retenir de lui enfoncer mes crocs dans la peau.
Puis il me lâche enfin et déclare :

- Viens, je vais te montrer où tu vas dormir.

Il monte les escaliers et je le suis, en réfléchissant à ce que va maintenant devenir ma vie.

Don't Let Them Kill Me || Teen Wolf Où les histoires vivent. Découvrez maintenant