Chapitre 29

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PDV ISAAC

Malgré le froid croissant de ce mois de novembre, je marche quand même dans les rues de Beacon Hills, à 5h du matin.
J'ai besoin de réfléchir, et seul.
Mon cerveau n'a toujours pas réussi à enregistrer l'information, alors je me répète en boucle dans ma tête :

Taylor est un vampire.
C'est une créature surnaturelle sanguinaire.
Mais elle reste Taylor.
Elle est la même personne, seul son statut diffère.

Je me le répète encore et encore, mais j'ai dû penser à son visage en me disant ces phrases puisqu'une voix faible et empreinte de tristesse retentit à l'intérieur de mon crâne.

Tu sais...

Et merde. Je soupire et pense :

Taylor, tu as entendu ?

Silence. Ce qui me donne tout de même une réponse affirmative à ma question.

Taylor, ça va ? Tu es seule ?

J'attends quelques secondes puis une réponse me parvient enfin.

Comment le sais-tu ? Qui te l'a dit ?

J'hésite, mais après tout, je ne vois pas pourquoi je devrais lui mentir.

- Derek.
- Derek ? Mais lui comment le sait-il ?
- J'en ai aucune idée.

Devrai-je lui dire que l'on sait où elle est enfermée ?
Non, je préfère attendre.
Attendre que je digère que la femme que j'aime est un vampire.
Le silence revient et une question me trotte dans la tête, alors je la lui pose :

- Taylor, tout à l'heure tu m'as dit que quelqu'un venait d'entrer dans la pièce.
Qui était-ce ?
- Mark.
- Mark ?
- L'homme qui hébergeait les adolescents comme moi à Londres.
Celui qui a conseillé à ma mère de me laisser là-bas.
Elle m'a abandonné par sa faute.

***

On pense tout savoir de la vie, mais il suffit juste d'un jour, de quelques minuscules heures, pour que tout s'envole.

Je continue de marcher dans les rues de la ville sans trop savoir où je vais.
En quelques semaines, mon univers tout entier a basculé. Ma vie est devenue un gigantesque merdier.
C'est comme si depuis ce jour qui a tout changé, j'étais devenu une autre personne.
Depuis ce jour, envolé le Isaac lunatique et désagréable.
Depuis ce jour, je suis plus attentif aux autres et plus stable aussi.
Et ça depuis le 13 septembre.
Depuis qu'elle est arrivée.
Au moment même où mes yeux bleus sont entrés en contact avec ses prunelles vertes, j'ai senti que tout ce que j'avais pu apprendre de ma naissance jusqu'à ce jour, absolument tout, n'était qu'un horrible mensonge.
Tous mes fondements, tout ce que je pensais acquis, toutes les conclusions que j'avais tiré de mes déceptions, tout a été chamboulé.
Ce jour-là, j'ai ressenti des choses que je pensais ne jamais ressentir.
Juste en un regard.
Le jour commence à se lever alors que je suis toujours perdu dans mes pensées.
J'ai cours dans moins de 2h.
Mais je m'en fiche.
Depuis qu'elle a disparu, il y a 5 jours, je me fous en l'air, vraiment.
Je ne participe plus aux activités ou même aux discussions de la meute, je ne sais même plus si j'en fais partie de toute façon, je ne vais plus au lycée, je ne mange presque plus rien et je ne souris plus. 
Je pense ne pas être loin de la dépression.
À vrai dire si je n'avais pas les discussions télépathiques avec elle, je le serai déjà.
Je suis fatigué d'avoir marché aussi longtemps, alors je reprends la direction de la maison pour essayer de dormir 2 ou 3 heures.
J'ai bien dit essayer.
Je sais très bien que ces horribles cauchemars reviendront me hanter une fois mes paupières fermées.

***

PDV TAYLOR

- Ils vont me retrouver, et vous regretterez d'avoir fait ça. Je peux vous jurer que vous le regretterez amèrement, lui crachai-je avec froideur.

Il m'adresse un petit sourire malsain tandis que je détourne le regard, dégoûtée.
Il pose ses doigts sous mon menton et me force à le regarder.
Impuissante, je n'ai d'autre choix que de le laisser faire.
Je plonge mon regard dur dans le sien, toujours aussi empli de joie mauvaise.
Il murmure imperceptiblement :

- Tu vas voir, on va bien s'amuser...

Puis il part d'un rire machiavélique et je sers les dents en fermant les yeux aussi forts que possible.
Mark décompte, un sourire dans la voix :

- 5, 4, 3, 2, 1... 0.

Je me retiens de crier alors que la décharge électrique de 50 V se propage dans tout mon corps grâce aux fils reliant la machine à mon crâne et ma poitrine.
Je ravale mes larmes et lui dit froidement :

- Les cordes me font mal aux poignets.
- Peu m'importe.

Je gigote sur la chaise en bois sur laquelle je suis clouée en essayant tant bien que mal de libérer un de mes membres, sans succès.
J'étais déjà plus que faible, mais si en plus il me torture ainsi, je ne vais pas tenir très longtemps...

- 5, 4, 3, 2, 1... 0.

Cette fois, ce sont 150 V qui me parcourent le corps.
Je sers encore plus les dents et plante mes ongles dans les paumes de mes mains.
Très vite, je sens de petites gouttelettes de sang en sortirent.
Mon cruel kidnappeur semble heureux de me voir souffrir.
Hors de question que je le laisse en profiter plus longtemps.
Hors de question que je lui montre ma faiblesse.

- Je suis déçue, Mark, vous n'avez pas mieux ? je m'écrie.

Il émet un petit grognement de frustration et cette fois, sans même faire le décompte, il tourne à fond la mollette, m'envoyant directement 500 V.
Et là, je hurle de douleur tellement fort que toute la ville a dû m'entendre, tandis que des larmes coulent sur mes joues.

Je n'en peux plus Isaac.
Je vais lâcher.
Je... Je t'aime.

Don't Let Them Kill Me || Teen Wolf Où les histoires vivent. Découvrez maintenant