Don't Let Them Kill Me || Teen Wolf

Chapitre 40

PDV ISAAC

Chaque parcelle de mon être me crie de la rejoindre.
Chaque murmure tournant en boucle dans ma tête me souffle de courir vers elle.
De partir, de me vider la tête et de juste faire le grand saut.
D'y aller.
De rejoindre la lumière.

***

J'ouvre les yeux et une lumière blanche m'aveugle.
Immédiatement, mon premier réflexe est de soupirer. Ça y est, c'est terminé.
Je suis finalement arrivé dans l'au-delà.
Au-delà de la vie.
Une magnifique petite tête brune se penche au dessus de moi et je la reconnais comme étant Malia.
À ce moment précis, deux émotions se battent en duel dans mon crâne pour savoir laquelle est la bonne.
La joie d'être vivant, et la déception de ne pas pouvoir enfin être débarrassé de tous ces problèmes.
Je tourne la tête et mon regard se pose sur Taylor, encore inconsciente, à 30 cm de mon visage.
Et là, je sens, je sais, qu'il n'est pas encore temps de partir.
Je dois rester, pour elle, pour eux tous.
Ils sont ma famille désormais. Tous.
Eh oui, à ma plus grande surprise, Derek aussi.
Je les aime tous autant qu'ils sont, et surtout, comme ils sont.
Melissa avec sa blouse d'infirmière sur le dos, Scott avec son petit air latino, Malia avec son sale caractère, Lydia avec son cerveau de génie, Stiles avec son sarcasme caractéristique, Derek avec son éternel froncement de sourcils, Kira avec ce petit sourire adorable, Deaton avec son savoir infini, le Shériff toujours prêt en cas de besoin, et Taylor...
Eh bien j'aime tout chez elle.
Sa détermination, son petit air borné, sa tendresse, ses traits fins, son intelligence, son courage...
Putain qu'est-ce que je l'aime.
Peut-être que le fait qu'on soit liés accentue encore plus ce que je ressens pour elle, et vice-versa, mais de toute façon, je m'en moque.
Je l'aime.
Soudain, ses lèvres s'entrouvrent, elle prend une grande inspiration puis ouvre les yeux.
Elle tourne immédiatement la tête vers moi et fronce les sourcils.
C'est à l'entente de Malia en train de rire discrètement que je me rends compte que je la fixais en souriant comme un idiot.
Mais à plus grande surprise, ce n'est pas pour ça que Taylor fronce les sourcils, et je le comprends lorsqu'elle me demande en hochant faiblement la tête :

- Tu l'as entendu toi aussi ?

Je déglutis difficilement et soudainement, tout me revient en mémoire.
La voix ressemblant à un écho, la gravité résonnant dans sa voix, les mots prononcés... Tout.
"A vampire... A wolf...
Bad blood will reign."
Je lui réponds en hochant la tête, mon regard toujours plongé dans le sien.
Deaton demande soudain :

- Nous aussi on aimerai bien l'entendre.

Je tourne la tête et me rends compte que notre petit groupe est au complet.
Taylor leur dit ce qu'on a entendu dans notre tête, puis ils discutent tous pendant environ 10 minutes, mais je ne les écoute pas.
Je continue à fixer le sol comme un idiot, les oreilles bourdonnantes.
Je sens une main me secouer l'épaule et je relève la tête dans un petit sursaut, sorti de ma rêverie.
C'est Stiles.

- Isaac, lève-toi on rentre.
- On rentre où ?
- Chez nous. Rester ici à réfléchir alors qu'on meurt de faim et de fatigue ne servira à rien, alors on rentre tous à la maison.

Je hoche la tête et me relève péniblement.
Quand il a dit le mot "faim", j'ai tiqué et pensé à Taylor.
On ne l'a pas nourri depuis 2 jours, elle a été torturée pendant des jours avant ça, et elle n'a plus aucune énergie.
J'ai mal pour elle, et je ne sais pas comment l'aider.
Parfois, je me demande comment elle a pu tomber amoureuse d'un parfait imbécile tel que moi.
Elle se relève avec d'énormes difficultés en serrant la tête.
Je secoue la tête pour m'activer un peu et je me précipite vers elle.
Je l'aide à se relever et elle me remercie d'un sourire.
Après avoir réfléchi une demie-seconde, je place mes mains dans son dos et sous ses genoux.
Elle me demande en fronçant les sourcils :

- Qu'est-ce que tu fais ? Je peux marcher tu sais.
- Non, la Jeep de Stiles est en panne, et on doit rentrer à pieds. Alors tu ne discutes pas.

Elle sourit timidement et ça me provoque un petit sourire en coin.
Je la soulève et elle pose sa tête contre mon épaule, puis elle finit par s'endormir dans les rues de Beacon Hills, sous la douce brise nocturne qui balaye ses cheveux.
Elle est tellement belle quand elle dort.
Je me concentre sur la route et marche aux côtés de la meute.
À ma gauche, Lydia semble perdue dans ses pensées.
Je me décide à lui demander :

- Tu vas bien ?
- Quelque chose me chiffonne. Comment cette voix a pu entrer dans votre tête. Vous êtes censés être les seuls à pouvoir communiquer par télépathie.

Je fronce les sourcils. Je n'y avais pas pensé.
C'est vrai que notre tête n'est pas censée être un moulin. Personne ne peut entrer. Enfin, normalement.
Parce que quelqu'un l'a fait.
Toute la meute reste silencieuse jusqu'à notre arrivée dans nos maisons respectives.
Stiles et Malia ont tourné à un angle pour rentrer chez Stiles, puisque Malia vit avec lui et son père, Scott a raccompagné Kira chez elle en moto, Derek est rentré au loft en passant par les bois, et Lydia vient juste de passer le seuil de sa porte.
Donc pour les 5 prochaines minutes, je vais être seul. Taylor dort toujours paisiblement. 
Je continue de marcher en réfléchissant, quand soudain j'entends un bruit derrière moi, comme des baskets raflant le sol.
Je me retourne, sceptique, mais on est toujours aussi seuls dans cette rue.
Il n'y a pas un chat.
Je secoue la tête et me remets à marcher.
Je commence à avoir des hallucinations.
Je presse le pas parce qu'il commence à être tard et que je n'ai envie que d'une chose, retrouver mon lit.
Enfin, le retrouver et surtout passer une bonne nuit de sommeil, sans cauchemars effrayants.
Je ne suis pas retourné à la maison depuis qu'on a sauvé Taylor de Mark, pas une fois.
J'entends de nouveau un bruit derrière moi, cette fois beaucoup plus proche.
Je me retourne d'un coup, et me retrouve nez à nez avec quelqu'un que je connais très bien.
Son sourire est carnassier, ce même sourire qui était pourtant si gentil il y a encore quelques semaines.

- Salut Isaac. Au revoir Isaac.

Il m'assène un violent coup sur le crâne, et je m'écroule, avant même d'avoir eu le temps d'ouvrir la bouche.
La dernière chose à laquelle je pense en sombrant, c'est un prénom, tournant en boucle sans ma tête.
"Alex."