Chapitre 20

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Quand les garçons rentrent à la maison, c'est le lendemain matin.
Un peu fatiguée, je décide de sécher les cours et de dormir encore un peu.
Alors que je commence tout juste à me rendormir, la porte de ma chambre s'ouvre sur Scott.
Il referme la porte derrière lui et s'approche de mon lit avant de s'assoir à côté de moi.
Il me caresse doucement les cheveux.

- Taylor, je ne peux pas rester à la maison aujourd'hui. Je dois faire quelque chose d'important.
Mais Isaac va rester pour veiller sur toi.

Je me fige et Scott me demande en fronçant les sourcils :

- Il y a un problème ?

J'hésite à lui dire la vérité.
Je sais qu'il s'en prendrait à Isaac.
Et j'ai beau le détester, je ne suis pas assez cruelle pour souhaiter qu'il lui arrive malheur.
Alors je secoue la tête doucement et fais un petit sourire pour le rassurer.

- Scott, tu vas où ?
- Oh euh... Nulle part, ne t'en fais pas.
- Je peux venir ?
- Non.

Je soupire et me retourne dos à lui, mais il me secoue l'épaule.

- Taylor, qu'est-ce qu'il y a ?
- J'en ai marre, voilà ce qu'il y a. Je suis au courant pour vous et pourtant vous me laissez tout le temps seule.
- Je suis ton frère, et mon rôle est de te protéger, alors c'est ce que je fais.
Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose.
- Et les autres alors ?
- Ce n'est pas pareil. En étant des créatures surnaturelles, ils sont directement impliqués. Alors que toi, non.

Je ne réponds pas et il sort de ma chambre après m'avoir embrassé sur le crâne tendrement.
"Scott, si tu savais ce que je suis et à quel point je pourrais être impliquée..."

***

Je me lève à 11h38 et descends au rez-de-chaussée pour aller manger.
J'entre dans la cuisine et tombe sur Isaac, en train de manger lui aussi.
Je respire un grand coup et me décide à m'asseoir en face de lui.
Ça se voit que c'est un garçon.
Haricots verts et purée.
Ok.
Je me sers, toujours silencieuse, tandis que lui me fixe de son regard aussi bleu que l'océan.
Je baisse la tête sur mon assiette, mal à l'aise face à lui qui ne détourne toujours pas les yeux.

- Taylor, s'il te plaît...

Je me fige mais ne réponds rien et surtout, ne relève pas la tête.

- Écoute-moi, Taylor. Je ne pourrai décemment pas penser tant que je ne t'aurai pas près de moi.
J'ai besoin d'avoir ton soutien. J'en ai besoin, tu comprends ? J'ai besoin de toi.

Il a dit ça d'une voix douce, presque irréelle.
Je ne l'avais jamais entendu employé ce timbre de voix.
C'est pas plus fort que moi, je relève la tête et plonge mon regard dans le sien.
Après tout ce que je lui ai balancé en plein visage avant-hier, on pourrait croire qu'il me fixe avec haine et colère.
Mais non.
Son expression est attristée, et son regard suppliant.
J'ouvre la bouche pour lui répondre mais aucun son ne sort.
Je réessaye. Encore plus piteux.

- Je... Je...

Un peu désorientée par ce qui vient de se passer, je me lève d'un bond et cours jusque ma chambre, dans laquelle je m'enferme, alors qu'il me suit en criant mon prénom.

***

Je ne sais plus quoi penser.
Et j'ai vraiment besoin de conseils.
J'envoie un rapide message à Lydia.

C'est Taylor. On peut se voir ?

Je reçois immédiatement une réponse.

Là je peux pas vraiment...
Je dois interroger quelqu'un, je suis au bureau du Shériff.
Mais on peut s'appeler juste quelques minutes si tu veux.

Je compose son numéro et rapproche le téléphone de mon oreille.
Elle décroche immédiatement.

- Taylor ? Ça va ?
- Ben pas vraiment en fait..
J'ai besoin de conseils pour... Isaac.
- Isaac ?
- Ouais tu sais... Je lui ai dit de m'oublier, parce qu'il me faisait souffrir et qu'il ne ressentait aucune émotion. C'est comme si il refusait de s'attacher à qui que ce soit.
- Taylor, tu n'es pas au courant ?
- Quoi ??
- Eum... Je sais pas si c'est à moi de te l'annoncer...
- Dis-le moi, Lydia ! Ou je te jure que je tue sur-le-champ !
- Okay ! Ben en fait... Isaac a été enfermé dans un congélateur la moitié de son enfance. Son père le battait. Donc je pense que les sentiments, il ne sait pas encore comment s'en servir tu vois.

Mon bras retombe lentement et mon téléphone s'écrase sur le sol, tellement le choc est grand.
Ma bouche s'entrouvre de stupeur et je secoue la tête faiblement.
C'est impossible...
Et toutes ces méchancetés que je lui ai crachées.
Je l'ai accusé d'avoir une pierre à la place du coeur et d'être incapable d'éprouver des émotions ou sentiments.
Je me sens terriblement mal, et honteuse aussi.
J'ouvre la porte de ma chambre précipitamment et cours au rez-de-chaussée tellement rapidement que je manque trébucher 3 fois.
je l'aperçois debout devant la table de la cuisine, dos à moi.
Il entend des pas derrière lui alors il se retourne, les sourcils froncés.
À peine suis-je arrivée devant lui que mes bras s'enroulent derrière sa nuque et que mes lèvres se plaquent sur les siennes.

Don't Let Them Kill Me || Teen Wolf Où les histoires vivent. Découvrez maintenant