Don't Let Them Kill Me || Teen Wolf

Chapitre 13

Je regarde autour de moi, complètement paniquée.
Je tourne et retourne dans plusieurs rues, mais elles me sont toujours inconnues.
La seule que je connais dans cette ville, c'est ma rue.
Et apparemment j'en suis loin, très loin.
À bout de forces, je me laisse tomber sur le sol en soupirant et m'assois sur la marche du trottoir, mon sac à côté de moi.
En me prenant la tête entre les mains, je ne peux pas m'empêcher de me dire : "Qu'est-ce que tu peux être conne Taylor... T'as vraiment tout fait foiré !Tu commençais à te faire des amies..."
Après mon petit moment de flottement dans les gradins avec Malia et Kira, je me suis enfuie, et j'ai couru, beaucoup plus longtemps que prévu.
Perdue dans mes pensées, je ne me rendais pas compte que je m'éloignais dangereusement du lycée et m'enfonçais dans la ville.
En plus, je peux être sûre que les filles ne voudront plus m'adresser la parole, vu l'expression qu'elles ont affichée quand je suis partie.
Je dois avouer que mon comportement devait être vraiment étrange.
Les seuls numéros que je connais par coeur, ce sont de maman, Scott et Isaac.
Ils m'ont forcée à les apprendre au cas où, bien que je ne possède encore aucun téléphone.
J'entends des pas sur ma droite et relève la tête brusquement.
Alleluia !
Je me lève en vitesse et intercepte le jeune homme poliment.
Il est plutôt beau. Il n'a pas l'air d'être très âgé, je lui donne 24 ans, tout au plus.

- Excusez-moi ? Est-ce que je pourrai utiliser votre téléphone pour appeler mon frère s'il vous plaît ? Je ne connais pas la ville et je me suis perdue..., j'avoue honteusement.

Il hoche la tête rapidement et me répond en sortant son téléphone, qu'il me tend :

- Oui oui bien sûr ! Je ne voudrai pas qu'il vous arrive malheur.

Je le remercie d'un sourire et compose le numéro de Scott, maman étant au travail.
Normalement, il devrait avoir fini les essais de lacrosse, en tout cas je l'espère.
Sa voix résonne au bout du fil.

- Allô ?
- Scott, c'est moi, Taylor. Je me suis perdue en voulant rentrer seule. Tu pourrais venir me chercher ?
- J'arrive. T'es où ?

Je regarde autour de moi, un peu désorientée, et l'homme me murmure :

- BlackStreet.

Je le remercie d'un signe de tête, donne l'adresse à mon frère et raccroche.
En rendant son téléphone au jeune homme, je le remercie encore une fois et il me demande si il y a besoin qu'il reste jusqu'à ce que mon frère arrive.

- Non merci, c'est très gentil à vous, mais ça va aller.
- Vous êtes sûre ?

Je hoche la tête en souriant et il fronce les sourcils avant de s'éloigner.
De toute façon, je sais me défendre.
J'ai mes crocs.
À peine 5 minutes plus tard, Scott arrive en scooter avec son casque sur la tête et s'arrêtant devant moi, me fais signe de le rejoindre.
Je cours jusqu'à son scooter, mets un casque, m'installe derrière lui et enroule mes bras autour de son corps.
Alors que je viens de poser ma tête contre son dos, il me dit en démarrant :

- Accroche-toi !

Je reconnais cette voix.
Mais ce n'est pas celle de mon frère.

***

Je ne peux pas le croire.
J'entre dans la maison comme une furie.
Il me suit, referme la porte derrière lui et marmonne avec un sourire dans la voix :

- Visiblement tu es en colère...

Je me retourne d'un coup et croise les bras.

- Quoi ? Moi ? Non... Je ne vois pas ce qui te fait dire ça..., je répons sarcastiquement. Évidemment que je suis en colère !
- Je ne vois toujours pas pourquoi, Taylor.

Je lui jette un regard noir et il hausse les sourcils en m'interrogeant du regard.
J'ouvre la bouche pour lui répondre mais aucun son ne sort, et je me rends compte qu'il a raison, je n'ai aucune raison d'être en colère.
Une de ses boucles brunes lui retombent sur le front et dans un accès de folie, mon visage change d'expression pour s'adoucir et je m'approche de lui.
Je lève les yeux vers son front et lui replace sa boucle sur le crâne, avec ses autres cheveux non moins indisciplinés.
Il me taquine du regard.

- Alors ? J'attends. Pourquoi tu es énervée contre moi ? Je n'ai fait que venir te chercher, sinon tu y serai encore.

Il n'a pas tort. Il a même entièrement raison. Si il n'avait pas été là, je serai encore dans cette rue qui m'est inconnue, et qui était assez loin de la maison, alors que le soleil commence à se coucher.
Je baisse la tête, un peu gênée de mon comportement envers lui.
Il ne m'a rien fait de mal, au contraire.
Et pourtant, il doit se demander pourquoi j'agis aussi bizarrement avec lui.
Néanmoins, je n'ai pas oublié la soirée où il m'a contrainte de rester ici, seule, et je lui crache d'une voix froide :

- Pourquoi tu ne me laisses pas participer aux sauvetages avec vous ?
Je ne suis pas assez bien pour vous, c'est ça ?
Ou alors tu ne voulais pas que je sois un boulet sur le champ de bataille ?

Il me fait un petit sourire en coin et soudain, à quelques centimètres de lui, tellement proche que je sens son souffle sur ma peau, je me sens oppressée, et mal à l'aise.
Je me recule rapidement et il me répond, la colère lui montant peu à peu aux joues :

- Tu n'as toujours pas compris hein ? Tu n'es pas un boulet espèce d'idiote !
Tu es tout sauf un boulet ! J'ai confiance en toi, tu es forte et courageuse ! Tu es aussi chiante, têtue et inconsciente, mais je ne doute pas de tes capacités !
Mais ces petites escapades ne valent pas le coup comparées à ta vie !
Tu es trop importante pour mourir comme ça !

Puis il tourne les talons sans me laisser le temps de répondre, monte dans sa chambre et claque la porte.
Je reste là, comme une idiote, la bouche entrouverte de stupeur, ne me remettant pas de ce qu'il vient de me balancer en plein visage.