Chapitre 24

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Une faible lueur filtre à travers mes paupières closes et j'ouvre les yeux avec faiblesse, une migraine horriblement douloureuse me lancinant.
Je me mets une main sur le crâne tout en essayant de me relever, mais c'est peine perdue, je suis trop faible.
J'ai besoin de sang. Et vite.
Ou je me dessécherai et ma peau s'effritera pour ne laisser que mes os.
Un frisson me parcourt le corps, et instinctivement, je croise les bras sur ma poitrine et claque des dents.
Et je me rends compte que je suis nue.
Enfin presque.
Je ne suis vêtue que d'un simple soutien-gorge en dentelle et de la culotte assortie, que j'ai enfilé ce matin.
Pourquoi m'a-t-on enlevé mes vêtements ? Et puis d'abord, qu'est-ce que je fais là !?
Je fronce les sourcils et regarde tout autour de moi à la recherche de quelque chose m'indiquant le lieu où je me trouve, ou encore la raison de ma présence.
Je suis dans une petit pièce carrée, minuscule, et sombre.
La seule source de lumière provient d'une petite ampoule suspendue à quelques centimètres au-dessus de moi, et qui en plus grésille.
Il n'y a aucune porte, seule une minuscule ouverture de la taille d'un portefeuille sur la gauche, près du sol.
Comment m'ont-ils fait entrée ici ?
Peut-être qu'ils m'y ont mise avant de construire la pièce autour de moi...
Mais dans ce cas, combien de temps suis-je restée inconsciente et sans manger ?
Il m'est impossible de savoir l'heure qu'il est, si il fait noir dehors ou pas, si je vais mourir de faim maintenant ou dans 2 jours.
Je n'ai plus de repères, je n'ai plus rien.
Et je suis effrayée. Terriblement effrayée.
Je m'assois dans le coin opposé à la petite ouverture, les genoux repliés et la tête enfouie dans mes bras.
Je commence à compter les secondes, puis les minutes.
De toute façon, qu'est-ce que je pourrai bien faire d'autre ?

***

Isaac.
Ce seul nom hante mes pensées alors que je suis réveillée depuis exactement 367 minutes. 6 heures et 11 minutes.

***

PDV ISAAC

- Mais où elle est alors putain !? je m'écrie. Je l'ai appelé 16 fois !

Kira pose tendrement sa main sur mon épaule en souriant d'un air compatissant.
Lydia secoue la tête tout en réfléchissant, inquiète.
Elle ouvre la bouche et bégaye :

- J'en sais rien... Je... Elle devait arriver vers 15h30..

Scott fronce les sourcils.

- Elle devait arriver c'est ça ? (Lydia hoche la tête.) Et elle nous a laissé un mot juste avant de sortir de la maison.
Donc il s'est passé quelque chose entre ici et chez toi, Lydia.

Stiles hoche la tête et murmure :

- Alors on a pu qu'à aller chercher des indices sur où elle peut bien être.

Les autres acquiescent mais je reste immobile, fixant le sol d'un regard vide.
Ils sortent tous et je les suis, plus comme un robot qu'avec volonté.
Alors qu'on marche dans la rue tandis que le soleil décline lentement, je ne peux m'empêcher de me dire que personne dans cette foutue ville ne sera jamais heureux.
Il faut toujours que quelque chose vienne tout gâcher.
Je l'aime, putain.

***

PDV TAYLOR

C'est dur, très dur.
Ça fait presque 9h que je suis réveillée, plus exactement 532 minutes, et je ne sais même pas si j'étais restée endormie longtemps sans manger avant ça.
Je n'ai plus envie de rien.
Mes muscles et mes organes m'abandonnent les uns après les autres, mon cerveau est incapable d'aligner deux pensées cohérentes et même si j'ai envie d'aller aux toilettes depuis 3 bonnes heures, je sais que je n'aurai pas la force de me lever ou même de cligner des yeux.
Alors je reste dans le coin, les bras enroulés autour de mes jambes et la tête enfouie à l'intérieur.
Je veux fermer les yeux et partir dans un autre monde, juste rêver.
Et je veux qu'on me foute la paix, ni plus ni moins.
Je veux fermer les yeux et ne plus jamais les rouvrir.
Je veux mourir comme si je m'endormais.
M'endormir paisiblement, comme si j'allais faire le plus beau rêve du monde.
Je veux mourir ici, et maintenant.
Je n'ai plus la force de penser aux gens que j'aime.
Je ne veux plus avoir à me dire que je ne les reverrais plus jamais.
Je ne veux pas me rappeler de la boucle rebelle d'Isaac retombant sur son front, ou des airs latinos de mon frère et de ma mère, je ne veux pas me rappeler des longs cheveux roux de Lydia retombant sur sa belle robe, ni du sourire adorable de Kira, je ne veux pas me rappeler des airs enfantins de Liam, le petit nouveau, ni de la beauté frappante de Malia, ou encore du sarcasme de Stiles.
Je ne veux pas qu'ils viennent hanter mon esprit quand je mourrai sans leur avoir dit adieu.
Tout ce que je souhaite, c'est ça.
Mes dernières volontés.
Je les aime tellement.
Mais c'est trop difficile, je n'ai plus l'énergie pour lutter.
Je veux juste partir.

Don't Let Them Kill Me || Teen Wolf Où les histoires vivent. Découvrez maintenant