55 : « La tempête. »
Les conséquences de mon silence s'abattent sur moi. Elle a parlée et c'est moi qui en paie les pots cassés, l'accusé c'est me faire culpabilisé encore plus. J'avais une totale confiance en ses personnes qui font partie de la famille de mon mari, pourquoi a-t-elle parlée ? Je comprends qu'elle veuille que son frère sache mais c'est une histoire qui ne regarde que lui et moi, personne d'autre. C'est ma décision, fallait l'accepté sans contester ! Comment vais-je maintenant l'affronter ? Je suis sous le choc, ce que Lyna a fait je l'ai pris mal ; elle avait pas le droit ! J'essayais de traverser cette orage à ma manière, et elle enclenche un tourbillon sans qu'on ne s'y attende. Je suis dans un virage, je ne sais pas comment traverser sans me vautrer.
Durant tout le trajet, je n'ai pas ouvert la bouche, les muscles de ma langue se sont bloqués. Dans ma chambre, je fais les cents pas en me rongeant les ongles, mes mains tremblent, je m'imagine son état dans sa cellule. Pour réussir à affronter tous ça, je me dis qu'il me faut un mental d'acier. J'aurais aimée être Candide et me dire que tout va bien, que tout est beau dans le meilleur des mondes, mais c'est impossible. Dans mes narines se faufilent l'arôme de la déception, de la rage, et de la peur. Mon cœur est en lambeaux à l'idée de penser qu'il peut faire n'importe quoi. Enfermés entre quatre murs, c'est dans cette autre univers qu'on finit par se détruire. J'ouvre la fenêtre de ma chambre. L'air frais du caresse mon visage, le contact du vent sur ma peau me fais du bien mais ne me rassure pas. Les larmes coulent tout doucement le long de mes joues, toute la journée je les ai retenu pour ne pas craquer mais elles ont pris le dessus. La peur coule dans mes veines, en bas de c'est la même scène : la terreur. Ça faisait un bon bout de temps que rien avait brûler, un calme rassurant régnait et là en un lapsus de temps tout est chamboulée. La BAC (*Brigade Anti-Criminalité ) fait son entrée, certains jeunes lancent des bombes lacrymogènes sorties de nul part. Ils sont épris de rage, ils rugissent comme des lions et n'ont pas peur de se faire avoir dans cette savane. Cette forêt en béton, les as condamnés ! Je ferme la fenêtre pour ne plus voir ce désastre.
Je me sens tellement seul que ça en devient oppressant. Je frappe à la porte de mes parents. La senteur du musc titille mon nez, l'odeur m'apaise. Comme une enfant, je m'allonge la tête sur les genoux de ma mère, les genoux recroquevillaient sur moi-même. Je suis terrorisée. Ma mère ne me pose pas de question et caresse ma crinière. Nos parents ont fait tant de sacrifice pour qu'on ait une éducation, et ses fils d'immigrés en bas des tours gâche tout ; ils n'ont pas d'ambition, et enfume leur rêve en faisant le plus de mal possible. Nos frères valent mieux que ça, certains ont des talents cachés, d'autre des capacités, mais ils se condamnent eux-même en luttant avec la violence.
- Yemma : Qu'est-ce qu'il y a Hâyat ? Depuis que tu es rentrée on dirait que tu es apeurée.
- J'ai peur mama, j'ai peur..
- Yemma : Il s'est passé quoi ? Faut pas que tu stresse ma fille, oublie pas que tu as un bébé dans ton ventre. Si c'est à cause du bruit en bas, tu as l'habitude depuis.
- Je peux pas avoir l'habitude de ce genre de chose, demain on saura que le fils d'un tel est en prison, le fils d'un tel est blessée, le fils d'un tel est mort.
- Yemma : Ils prennent le mauvais chemin et on peut rien faire.
- Tout comme Hâlim. Yemma, je veux pas que d'autre femme pleure tout les jours comme moi, je veux pas que d'autre enfant naissent sans la présence du père, je veux pas que d'autre mère pleure l'absence de leurs fils, et le malheur de leur belle-fille, je veux plus voir ses yeux triste autour de moi, ses sourires forcés, ses lamentations. Je veux pas, je veux plus..
- Yemma : Arrête de pleurer ma fille.
- Il est au courant, il le sait que... qu'il m'as pas laissée toute seul.
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Chronique d'Hâyat - « Destin enflammés, cœurs carbonisés.»
RomanceL'homme aux milles facette, deviendra l'antibiotique de ce coeur carbonisés. By Laïli. M