Le Naufragés De La Rue

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La perte c'est la peste

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La perte c'est la peste. Elle nous poursuit toute notre vie.
                              by Laïli.M

Extrait
  Prologue


Il revient comme une rosée qui tombe sur une feuille, son sac de sport à la main, il marche sur le trottoir en l'attendant. Son cousin se gare et sort de son bolide : 1m87 de cadavre. Il le regarde de haut en bas, un an qu'il a pas vu l'homme qu'il considère comme son frère. Ils s'enlacent avec hargne et fierté. Amjad le taquine, à peine quelques minutes ensemble qu'il commence à débiter tout ce qui s'est passé dans le quartier durant son absence : des nouveaux ont aménagés, untel est mort, untel est en prison, untel est en HP, untel s'est suicidé...Se rendant compte qu'il le fusille du regard, il arrête ses énumérations. Avec la même aisance qu'autrefois il fout son sac à l'arrière et rentre dans la voiture. Du 50 cent à fond, ils prennent la route en direction de la ter-ter. Dans cet auto rien a bougé, les mêmes canettes, les mêmes mégots de cigarettes, la même odeur de shit, des préservatifs non utilisés dans la boîte à gants... bref, tout ceux qu'un pouilleux peut transporter.

Le conducteur roule comme un fou, il s'est cru dans le célèbre film Fast and Furious ! À l'extérieur, les murs en béton défilent sous les yeux ébahit du revenant qui a l'impression de revenir à la case cauchemar. Les blocs en ciments n'ont pas changés et le nargue toujours de la même façon, les tagues le toisent. Ils arrivent à destination. Ils descendent de l'automobile, tout les yeux se posent sur lui que ce soit les mères par la fenêtre, les jeunes dans le hall. Les mômes qui étaient en plein bagarre le voit et accours vers lui. Un sourire en coin vient se dessiner sur son visage, il regarde face à lui, passe sa main dans ses cheveux puis chuchote « Je suis de retour Yemma ! ».
Son retour sonne comme une alarme, c'était inespéré ! Il abandonne les jeunes, prends son sac et suivit de son cousin, il rentre au bercail. Ce ciment, ces murs, l'ont vu partir, et le voit revenir.
L'odeur de l'urine, de la bière, dans l'ascenseur lui rappelle plein de mauvais souvenir.

Son père pose à peine son regard sur lui : un père déçu de son fils déchu. Son grand frère de vingt-sept ans, Ilyas, le prends dans ses bras, sa petite sœur de six ans Jade lui saute dessus en criant son prénom. Contrairement à ses frères qui sont brun, elle a des cheveux bouclés, d'un blond envoûtant. Elle pleure de joie, son « frère préféré » est revenu. Sa main enroule le cou de son frère, il essuie ses perles :

- Ils sont où tes fissures ? montre les moi pour voir s'ils ont pas disparu. S'exclama-t-il.
Elle sourit et des fossettes se dessinent de part et d'autre de ses joues.

Dès qu'il voit son corps cadavéreux, il la fait descendre. Autour de lui c'est tout noir, il ne voit qu'elle, son visage jadis bronzé, devenu pâle, ses joues sont creuses, ses yeux sont contournés de cernes, elle semble plus fragile qu'une poupée en porcelaine. La mort est tout près, elle la titille, la ronge sans pitié. La vue de son fils lui arrache un magnifique sourire. Ce sourire illumine ce visage mort. Il avance mais son géniteur se place devant lui et d'un geste brusque l'interdit de l'approcher :

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 24, 2016 ⏰

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Chronique d'Hâyat - « Destin enflammés, cœurs carbonisés.»Où les histoires vivent. Découvrez maintenant