Chapitre 63: « Sortilège. »

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Je le pensais loin d'ici. Quelques mois sont passés depuis sa déclaration et son départ, je ne pensais pas le revoir. Sa présence dans cette chambre est comme une trahison pour moi. Déjà que l'amour qu'il ressent en mon égard, n'est pas correcte, il empire les choses en étant là. Mon comportement est peut-être méchant voire violent car je le repousse comme une personne contaminée par la peste, mais non ! Il ne devrait pas être ici. Il s'approche sans un mot, et s'assoit sur une chaise à côté. Ses yeux regardent ailleurs. Il joue avec ses mains, je suppose qu'il cherche ses mots.

- Rahim : Je suis pas là pour te faire une autre déclaration ou pour prendre la place de ton mari si c'est ce que tu crois. Je suis arrivée aujourd'hui et j'ai appris que t'avais accouché donc j'ai accompagnée mon oncle et ma tante.

Commença-t-il sans lever les yeux.

- Tu n'as pas ta place ici.

- Rahim : Je comprends que ce que je t'ai dis la dernière fois te trouble encore. Je sais que c'est ni le moment, ni l'endroit mais pour te rassurer, je vais bientôt me marier.

- Félicitation, maintenant tu peux partir ?

- Rahim : Je peux au moins voir ton fils ?

J'ai hésité avant de répondre.

- Rahim : Après je m'en vais.

Je regarde mon fils avec des grands yeux, comme si lui allait me donner une réponse. Mes yeux se posent sur Rahim ensuite sur mon fils. Je finis par accepter. Il s'approche de nous. Il regarde Junior avec des yeux brillant, et un large sourire. Son sourire en dit long.

- Rahim : Je peux ?

- Hein ?

- Rahim : Le porter ?

- Euh..

- Rahim : Non laisse tombé, c'est bon.

Il caresse la petite main de mon enfant en souriant. Son comportement m'as rappelé celui d'un père envers son enfant. C'est étrange comme situation ; un homme qui n'est pas son père sort de nul part et le regarde avec des yeux aimant. Rahim est très proche de nous, je me permet de le regarder un instant. Pendant un moment, je me suis imaginée ma vie si j'étais mariée à lui et non à Hâlim. L'aurai-je aimé de la même façon ? Ma vie serait très différente si je lui appartenais. Il tourne sa tête  vers moi. J'ai eu honte à ce moment-là. Un mal à l'aise se fait sentir. Il décide finalement de partir en me demandant de bien me rétablir et de prendre soin de ma famille. Lorsqu'il a traversé la porte, Lyna, Samir et Rachid on fait leur entrer.

- Rachid : C'est qui lui ?

Demanda-t-il en le regardant partir.

- Lui ? C'est... enfin le neveu de Mohamed. Tu vois Mohamed ? Il va arrivé, c'est un ami de mon père enfin.. de la famille...

Je m'emmêle les pinceaux. Le tableau que je dessine est flou. En répondant de cette manière, j'ai l'impression de me reprocher quelque chose. Oui, je me reproche le fait d'avoir été autant proche de lui alors qu'il n'est rien. Juste un élément perturbateur de mon existence déjà chargé.

- Rachid : Relax maman, relax. L'accouchement fait cet effet là, c'est chaud !

- Samir : On peut arrêté de parler je veux voir le petit à Néant.

- Rachid : Hâlim.

- Samir : C'est la même.

- Rachid : Non.

- Lyna : Taisez-vous ! On est venu voir le fils de mon frère pas pour batailler sur un surnom.

- Tiens ton téléphone Rachid, et merci.

Chronique d'Hâyat - « Destin enflammés, cœurs carbonisés.»Où les histoires vivent. Découvrez maintenant