Chapitre 77 : Il n'y a pas d'amour de vivre, sans désespoir de vivre

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Partie 77 : «  Il n'y a pas d'amour de vivre, sans désespoir de vivre – Albert Camus »

Des petites mains parcourent mon visage. Depuis quelques temps mon fils à cette manie de venir me réveiller dans mon lit. J'ouvre les yeux, il me sourit. Ses petits yeux me charment immédiatement, je l'attrape d'une main et le serre contre moi. Il essaie de m'échapper du mieux qu'il peut mais je le tiens fermement et le chatouille. Ses rires fusent dans la pièce, son enthousiasme est une bouffée d'air frais. L'euphorie est à son comble. Je finis par le serrer contre moi en lui chantonnant une berceuse que mon père avait l'habitude de me chanter dans mon enfance. Je me sens en apesanteur, je sens que Junior est aussi dans un nuage.

Il est debout dans le cadre de la porte, et nous observe. Hâlim m'envoie des baisers volants, je lui fais signe d'aller ailleurs. Il continue ses bêtises. Il me regarde avec son regard de charmeur, ce regard qui me fait tomber à la renverse. Je crois bien que chaque jour un peu je tombe amoureuse de lui.

- Arrête Hâlim! M'exclamai-je.

- Junior : J'ai fais quoi maman ?

- Pas toi mon cœur.

Il replonge dans mes bras. Hâlim jubile devant la porte.

- Ton père c'est encore un bébé, tu le sais ça ?

- Junior : Dis pas ça, papa, il est fort et grand comme moi.

- Tu es fort et grand, lui c'est encore un bébé.

- Junior : Non. Tu vas voir je vais lui dire.

- Il te donne des chocolats c'est pour ça que tu le défends ?

- Junior : Non, il m'achète des bonbons.

- Quoi ?

-  Junior : Oups ! normalement je devais pas le dire.

Il met sa main devant sa bouche. J'arrête pas de lui dire de ne pas lui donner de sucrerie et c'est tout le contraire qu'il fait. Je regarde mon fils puis le regarde mais il n'est plus là. Je descends du lit et prends mon fils dans mes bras. Hâlim est assis sur la table dans la cuisine, dès que Junior le voit, il me demande de le faire descendre et se retrouve dans les bras de son père. La main tenant ma hanche, j'attends des explications :

- Hâlim : Elle est prête à me donner un coup de balais ta maman... Alors je t'explique, la dernière fois on était dans une boutique, et il m'a fait une scène donc je me suis senti obligé.

- On avait dit quoi ? Stop les sucreries, il tousse toute la nuit après.

- Hâlim : Il a le droit de se faire plaisir.

- C'est pas une raison.

- Hâlim : Ta maman est pas drôle.

- Hâlim ! Criai-je

- Junior : J'ai fais quoi maman ?

- Pas toi... pas toi, mon cœur.

Mon mari rigole à n'en plus pouvoir. À chaque fois que j'appelle l'un d'eux, les deux répondent ou c'est celui que j'ai pas appelé qui réponds. Les jouets de mon fils envahissent chaque recoins, maniaque que je suis, je range sous le regard de mes deux princes.

- Hâlim : Tu dois pas aller au taf ? Demanda-t-il.

- J'y vais dans deux heures. 

- Hâlim : Je viens te récupérer ce soir.

- Non c'est bon, je prendrais les transports.

- Hâlim : C'était pas une question, on doit parlé.

Chronique d'Hâyat - « Destin enflammés, cœurs carbonisés.»Où les histoires vivent. Découvrez maintenant