Mon cœur bat à n'en plus pouvoir ; je m'attends à tout en ouvrant cette porte. J'ouvre la porte et il me tombe littéralement dessus. J'essaye de le retenir pour ne pas qu'on tombe tout les deux. Il me serre dans ses bras avec une certaine faiblesse. Son doux parfum s'est évaporé pour laisser place à une odeur nauséabonde : de l'alcool. J'ai l'impression que mes sens me joue des tours, mais non, il est bien là. Son étreinte dur un certains temps, la porte d'entrée se ferme. Je veux me détacher de lui, mais il m'en empêche. Cette étreinte annonce tellement de chose.
- Hâlim : C'est fini.
Je ferme les yeux et profite de ses bras, ses paroles sont si apaisant, que dans ses bras je veux sentir ce même apaisement. Il se détache finalement de moi, mes yeux s'ouvrent, c'est un homme au visage sanglant que j'ai en face de moi. Ma main s'est directement dirigé vers ma bouche, pour la énième fois je le vois complètement amoché. Mes obus sont près à exploser ; c'est les yeux inondés que je prends sa main et l'emmène dans la salle de bain. J'allume la lumière, il s'assoit sur le bord de la baignoire. En silence, sous son regard attentif, je prends une petite serviette, le trempe d'eau et tremblante, je nettoie son visage. Je ne peux m'empêcher de verser des larmes, son visage se crispe dès que je touche l'une de ses blessures. Je m'attaque à son arcade, le contour de son œil gauche, puis descends sur ses lèvres.
- Pourquoi tu sens l'alcool ?
- Hâlim : Rassure-toi j'ai pas bu, c'est les mecs...
- Lève les yeux vers moi pour que je nettoie ton cou et arrête de mentir.
Il me regarde tandis que je continue d'enlever tous ce sang. « Pleure en silence », c'est ce qui définit mon état. Je ne peux décrire précisément ce qui se passé dans mon cœur et dans mon corps à ce moment là, mais je sais que j'étais déçu. J'ai senti son mensonge à mille kilomètres, cet homme je le connais tellement que ça me terrorise.
Après l'avoir nettoyé, je lui ai donné une serviette de bain pour qu'il se lave. Il me regarde toujours avec attention. Je verse toujours ce torrent de larme en silence. Je vais vérifié que notre fils ne s'est pas réveillé et pars me poser sur le canapé. Mon système nerveux travaille beaucoup : est-ce que c'est vraiment fini ? Est-ce qu'il ne cache pas autre chose derrière ses blessures ? Est-ce qu'on va finalement trouver le bonheur qu'on recherche tant ? Avant qu'il ne finisse de prendre un bain je pars dans la chambre. J'essuie mes larmes et m'allonge à ma place. Mes questionnement n'en finissent plus. Je ferme les yeux et fais mine de dormir pour ne pas avoir à le voir, ni à lui parler. Je l'entends gémir de douleur, il respire fort. Il passe sa main dans mes cheveux et dépose un léger baiser. Les minutes s'écoulent et il n'est toujours pas dans le lit, j'ouvre les yeux et le vois la main tenant son dos devant le miroir, illuminé par une lampe de chevet.
- Viens te reposer.
- Hâlim : J'ai pas la tête à dormir.
- Viens dormir, t'as mal ça se voit.
- Hâlim : Je vais bien.
- Tu peux m'écouter s'il te plaît, j'ai pas envie de me battre pour que tu viennes.
- Hâlim : J'ai besoin de rester debout.
- Tu peux arrêter de mentir deux secondes, c'est la deuxième fois en à peine trente minutes.
- Hâlim : Je..
- T'as mal ?
Il hoche la tête comme un enfant ; on aurait dit son fils lorsqu'il se fait mal c'est la même chose, il nie longuement malgré son jeune âge avant de dire qu'il a mal. Je me lève, allume la lumière. C'est un corps amoché en plus du visage que j'ai en face de moi. J'avale difficilement ma salive. Son dos est parsemé de bleu qui vire au violet. Je sors de la chambre. Je pars prendre un comprimé pour la douleur et de l'eau. Je prends aussi une pommade que le médecin m'avait un jour prescrit pour un bleu qu'avait eu Hâlim en jouant. J'emmène le tout dans la chambre. Il gémit de douleur en s'asseyant sur le lit. Je lui tends le comprimé et l'eau. Il me remercie puis boit.
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Chronique d'Hâyat - « Destin enflammés, cœurs carbonisés.»
RomanceL'homme aux milles facette, deviendra l'antibiotique de ce coeur carbonisés. By Laïli. M