Chapitre 69 : Un monde onirique.

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Assise sur le canapé, mon carnet et mon stylo à la main, je regarde mon fils. Le sourire au lèvre, je le regarde s'agripper à la table basse et marcher. Il lâche finalement son support, pour marcher seul. Je le regarde avec toujours autant d'amour. De jour en jour, il ressemble à son père, c'est flagrant ! Si son père devait le renier et dire que ce n'est pas le sien, on le contredirait immédiatement ; les traits de son visage sont similaire à ceux de son géniteur. Ils sont identique. Il s'assoit, ramasse sa petite voiture, se lève et s'avance vers moi. Je laisse mon carnet ainsi que le stylo à mes côtés. Il me montre son jouet et me sourit. Je le porte. Comme d'habitude je le taquine, il s'agrippe à moi et pose sa tête sur ma poitrine. Je caresse sa chevelure, et dépose un baiser sur sa joue. Finalement, il décide de descendre de son nid pour aller reprendre ses activités. Je reprends mon carnet et commence à gratter dans mon carnet.

« Je suis amoureuse.

Il pleut dans mon cœur, comme il pleut dans le sien. Sa pensée, me brûle au quotidien. Les larmes coulent lorsque je pense au mien, mais il est là pour me rappeler que je ne suis pas seul. Ma quête spirituelle, c'est en lui que je la puise. Un sourire masque le malheur. Son sourire à lui fait mon bonheur. Son humeur forme ma paix intérieur. La guêpe a piqué mon cœur, et il ne cesse de s'enfler, non d'orgueil mais de fraternité. Auparavant, mon corps était vivant, mais mon cœur mort. Il a su véhiculer en moi, l'once d'amour que j'ai cru s'être évaporer. La flamme s'éteindra que s'il disparaît et son absence muera en souffrance, et je serais condamné. Quel triste sort que de mourir d'amour. Je dessine mon propre chemin, en me vêtant d'un vêtement : mes convictions, et l'Amour en fait partie. Vivre ou mourir ? Mon choix est de vivre et c'est avec l'autre. Car le regard de l'autre a un impacte sur l'existence. L'important c'est faire preuve de méfiance, mais se leurrer serait intensifier la souffrance. Amour, le seul remède pour mes maux. Grâce à toi, j'ai su gommer mes erreurs, et avancer sans rancœur. Je suis infiniment amoureuse de l'humanité. »

On distingue les gens par rapport à leur ethnie, à leur appartenance religieuse, à leur couleur de peau, à leur niveau d'étude, à leur environnement social... L'humanité perd de sa saveur. On a tous le même cœur, la même couleur de sang. Pourquoi tant de division ? C'est triste.

Je ferme mon carnet et pars dans la cuisine. Cette cuisine où on a partagé des moments de complicité. Nos moments ensemble je les garde précieusement dans un coin de ma mémoire surtout que notre maison représente notre vie. Debout devant l'évier, je m'emmêle les pinceaux dans mes pensées. Je me languis de son retour. Cela fait maintenant quelques mois que je suis de retour chez moi, chez nous. Je n'arrivais plus à rester dans mon quartier, j'avais la dure impression d'étouffer. Entre Rahim et le retour de Yasmina.

Ces deux protagonistes changent complètement le tournant de ma vie. Rahim en mal ; combien de fois j'ai du le croiser dans le quartier ? Combien de fois m'a-t-il cracher dans la figure son amour pour moi ? Combien de fois son venin s'est propagé lentement dans mon cœur pour le rendre malade de culpabilité ? Combien de fois j'ai du me charger d'appeler mon frère pour le ramener chez lui ? Combien de fois j'ai du subir ces affronts ? Un nombre de fois incalculable. Sa famille regrette son comportement mais en même temps ils sont triste de voir que la personne qu'ils ont élevés tant d'année tombe au plus bas. Mohamed et Samira ne comprennent pas, ils pensaient qu'il était parti, mais lorsqu'on l'as ramené complètement ivre, le monde est tombé sur leur tête. Les hypothèses qu'ils ont donnés, c'est que cette jeune fille qu'il devait épousé ne veut plus de lui... c'est de cette manière qu'ils expliquent tous son comportement. Je ne suis pas intervenu pour la simple et bonne raison, qu'affronter le regard d'une famille entière n'est pas dans mes capacités.

Ensuite, Yasmina. Son retour a fait des étincelles. C'est comme une étoile en pleine nuit, elle brille tellement qu'on est sous le charme. Elle est revenu changé, pas de style vestimentaire mais de comportement, on aurait dit que là où elle était on lui a fait un lavage de cerveau et que tout l'avait changé. Quand elle parle, c'est des fleurs qui sortent de sa bouche, certes parfois avec des épines, mais ses épines sont bien placés. La mort de son père l'as marqué, au point de la traumatisé ce qui est compréhensif. Dès qu'elle aborde ce sujet, elle pleure sans relâche. Même un cœur dure face à ses pleures deviendrait tellement moue qu'elle compatirait. Ce n'est plus elle qu'elle blâme, mais la femme qui l'as mis au monde, sans insulte, elle l'accuse d'avoir était la cause de son triste sort. Que puis-je dire face à tant de haine dîtes avec une once d'amour ? Comment puis-je contredire ses paroles en prétextant que c'est le destin ? Je n'ose pas placer un seul mot lorsqu'elle en parle, pour ne pas la briser. Maintenant qu'elle est devenu une poupée en porcelaine...

Chronique d'Hâyat - « Destin enflammés, cœurs carbonisés.»Où les histoires vivent. Découvrez maintenant