Chapitre 6 : « La couverture n'est pas ce que le livre contient. »

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6 : « La couverture n'est pas ce que le livre contient. »

Il est bel et bien là. La tournure de cette histoire devient de plus en plus troublante. On dirait qu'il me suit nuit et jour, sans repos. Mon monde est chamboulée par l'apparition soudaine de cette individu. Je froisse mon caftan, tout en écoutant à moitié les paroles de l'imam. Le temps me semble s'être gelée, les gens paraissent effacées. J'ai la sensation d'être dans un grand trou noir, et de n'être qu'en présence de ce « fou » comme le dirait si bien Sakeena. Le silence, et son regard est tellement pesant, que j'ai l'impression que si c'était possible, j'aurais été écrasée par celle-ci. J'aime pas le fait qu'il me « pourchasse » ; ça devient carrément un harcèlement, et carrément flippant !

Nos regards se croisent pendant un certains temps, je n'arrive pas à déchiffrer le message qu'il veut me transmettre. Comment connaît-il mon prénom ? Pourquoi me suit-il autant ? Je veux les réponses à ces questions, mais je suis totalement apeurée. Un drôle de personnage, si il n'était pas passée en prison, il aurait fait un parfait espion pour la CIA.. mon imagination commencée à me jouer des tours. Je l'analyse en long et en large, pour peut-être réussir à trouver ce qu'il me veut.. J'ai baissée la tête pour ainsi ne plus avoir ces deux revolvers braquée sur moi, et pour pouvoir profiter ne serai-ce que un instant de ce bonheur qui immerge le salon.

Mais, tout était déjà fini : j'ai tout simplement sentie les mains de Sakeena sur les miennes.

- Sakeena : J'ai rêvé où vous étiez entrain de vous regardez ? -elle me disait ça dans les oreilles- j'avais honte de ce qu'il venait de se passer. Je n'ai pas répondu à sa question.

Tout le monde se mettait debout, pour féliciter les jeunes mariés. Je lui donna un baiser sur la joue, et la laissa entre les mains de son mari. Il déposa un léger baiser très timide sur son front. Je me suis mise ensuite debout et dis au couple, une invocation qu'il est recommandé de dire à des nouveaux mariés :

- Bâraka l-lâhu laka, wa bâraka halayka, wa jamaha baynakumâ fî khayrin (*Qu'Allah bénisse pour toi (ton mariage), te bénisse et vous unisse dans le bonheur.)

- Eux : Amîn !

Tout le monde les féliciter, je me suis donc mise à l'écart. L'autre ne me regardait plus ; il était entrain de parler avec la mère du marié. Je devenais parano, je cherchais un moyen de fuir, mais je ne pouvais pas puisque c'est le mariage religieux de ma sœur, et juste après son mariage civil. Je me fondais dans la « foule » en cherchant un échappatoire.. Les tantes de Sakeena, s'occupait à ramener de quoi nourrir -des gâteaux- les invités, je me sentais sur le coup inutile, donc je me suis mise à les aider du mieux que je pouvais.

Je suis partie dans la cuisine à la demande d'une des tantes, pour chercher un plateau. Le plateau en main, j'allais retourner au salon, mais il était debout sur le cadre de la porte d'entrée à me regarder, les bras croisé : un vrai psychopathe ma parole ! Le plateau tomba à terre. Je suis restée figé comme une statut. Mon corps était ankylosé. J'étais tétanisée et à la fois intimidée. J'ai repris rapidement contrôle de moi-même et me suis mise à terre pour ramasser ce que je venais de faire tomber.

- « Néant » : Attends. Je t'aide ! -en venant vers moi et en s'accroupissant-

- J'ai pas besoin de vous.

- « Néant » : C'est de ma faute, je vais t'aider, tranquille.

- Non, merci.

- « Néant » : Tranquille ! -je sentais de l'agacement dans sa voix, et aussi de la férocité qui était injustifiée- il ne comprenait pas qu'il devait me laisser tranquille, et faisait tout pour que je perde le contrôle.

Chronique d'Hâyat - « Destin enflammés, cœurs carbonisés.»Où les histoires vivent. Découvrez maintenant