52 : « Le drogué est en manque de son héroïne. »
Je suis tout étourdie. Quelqu'un frappe à la porte, je sursaute et me lève. Ma mère me demande si je vais bien, je réponds positivement, puis elle me laisse en me signalant qu'on m'attends au salon. Je vais me poster devant le miroir : on aurait dit une personne qui ne s'est pas vu depuis des années, qui est donc choquée en se voyant. Je respire un bon coup. Ouvre le robinet. L'eau coule abondamment, comme la tristesse coule dans mes veines. Je met de l'eau dans mes mains, et essaye d'effacer ce visage balafré par les coups dur de la vie. Une fois. Deux fois. Trois fois. Je prends ensuite une serviette posé à côté et m'essuie le visage. Le permis de visite est toujours près de la porte par terre, je le regarde un instant. Mon cœur est perturbée. Ma respiration de même. Je tousse fort comme pour balayer le surplus de peur qui m'étouffe. J'avale difficilement ma salive, et pars ramasser ce bout de papier. J'ouvre la porte et me faufile dans ma chambre pour déposer la guillotine. J'ouvre mon armoire, et tombe nez à nez avec une boîte en argent. Cet boîte dans mon enfance me permettait de garder beaucoup de secret à l'intérieur : des mots, des lettres que j'écrivais à moi-même pour me vider, des objets. Cette boîte était mon jardin secret, semé d'épine mais mon jardin. Je tilte. C'est la boîte qui se trouvait dans mon cauchemar. Plein de supposition me viennent en tête, mais je préfère les ignorer. J'ai confiance en Dieu me disais-je. Pour ne pas oublier le papier lors de ma visite de demain, je la met dans la boîte et la dépose sur une chaise près de mon lit.
Quant j'allais quitter la chambre, Younes s'est mit à pleurer. Ses pleures résonnent dans mes oreilles comme une douce berceuse ; les enfants je les aime comme pas possible. C'est pour cela, que penser une seconde que dans mon cauchemar je reniais ma chair, mon sang, ça me paraît improbable : les songes ont parfois aucune cohérence, aucune logique, on peut être à un endroit, et se trouver à un autre deux secondes après. La magie des cauchemars, ou des rêves. Il lève ses mains comme pour me dire de le prendre, j'ai souris. L'innocence de ce petit, m'as fait décrocher un sourire plus que sincère. Je le porte et tourne en rond avec lui pour le faire un peu rire. Je couvre son petit visage de milliers de baisers : il me souris. Le sourire de l'insouciance est mieux que tout les sourire du monde. Ensemble, on part en direction du salon.
- Le prince Younes est réveillé.
- Nessrine : Mon bébé, viens voir Oûmi (*Maman).
Limite, j'ai l'impression de l'avoir torturée parce qu'il lève ses bras pour aller vers sa mère. Je lâche un rire involontairement ; il est trop mignon. Sa mère le prends dans ses bras, je m'assois près d'eux pour m'amuser avec le petit. Pendant un moment, j'ai cru que j'étais seul avec le petit, je lui faisais des papouilles, je voulais presque lui mordre les joues. Je sens les regards sur moi, je décide de m'arrêter.
- Mohamed : Ça fait plaisir de te voir sourire.
- Samira : Je confirme, elle est tellement belle quand elle sourit.
- Baba : Le sourire est une aumône, faut jamais l'oublier.
J'étais gênée, être le centre du monde m'oppresse. Je préfère ne pas leur répondre et me contente de sourire pour aller m'évader avec le petit Younes. Sans faire attention, je tourne ma tête vers le canapé où Rahim était assis, il m'observait. Son regard était assez stressant, et surtout le sourire qu'il affichait ; il n'y a que chez mes parents que cela peut arriver, les gens sourient à en contaminer leur entourage. Je détourne mon regard et parle avec Nessrine.
Après une longue discussion avec la famille de Mohamed, ils ont décidés de rentrer. Nessrine m'a laissée un cadeau puisqu'elle allait très bientôt retourner dans la ville où elle a déménagée pour un long moment. J'ai pris une dernière fois le petit Younes dans mes bras, pour ensuite prendre sa mère dans mes bras, une femme qui restera probablement pour toujours dans ma vie. Le regard de Rahim ne me quittait pas, j'étais anxieuse à la fois surprise : je comprenais pas ses regards. Ils finissent par partir. Je rassemble toute ma famille pour leur faire part de mon départ au parloir demain.
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Chronique d'Hâyat - « Destin enflammés, cœurs carbonisés.»
RomansaL'homme aux milles facette, deviendra l'antibiotique de ce coeur carbonisés. By Laïli. M