Chapitre n°5: Un monstre ?

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Ces détonations me surprennent et je lève la tête dans leur direction.

Les cris redoublent de force, et mon cœur bat à mille à l'heure dans ma poitrine. Je vois flou à cause des larmes qui emplissent mes yeux. Je bats des paupières à plusieurs reprises pour réussir à voir, et j'aperçois, à l'entrée de la cantine, là où les ''zombies'' étaient entrés, une policière avec son arme à la main. En regardant un peu plus attentivement, je me rends compte que c'est ma mère. Et oui, ça je ne l'ai pas dit, mais elle est flic, et dans ces moments je pense que ça sera super pratique pour la suite. J'ai l'impression qu'elle me regarde d'un air inquiet, enfin je crois, je n'en suis pas sûre, c'est peut-être du dégoût ? Pendant que j'étais en train de me poser ces questions, mon petit frère a couru vers notre mère et a sauté dans ses bras. Il est tellement content de la voir, que son visage se fend en un sourire tristement rassuré. Je n'arrive pas à croire qu'elle soit là, avec nous, en ce moment. Mais depuis combien de temps est-elle là ? Est-ce qu'elle m'a vu faire ce que j'ai fais il n'y a même pas quelques secondes ? Je pense qu'Angie me voit m'inquiéter et donc pour me rassurer, me serre encore plus dans ses bras. Je sens son cœur battre à pleine vitesse, comme si elle venait de courir un 100 mètres. Je crois qu'elle aussi a peur de moi...

Elle me murmure quelque chose au creux de l'oreille, mais c'est à peine si je l'écoute. Toute mon attention est focalisée sur l'image floue de ma mère, et le sifflement incessant dans ma tête. Un grand « boum » me ramène à la réalité. C'est la porte de la cantine qui s'est refermée d'un coup sec, enfin ma mère l'y a aidé. Elle barricade la porte avec l'aide d'élèves et de surveillants qui ont survécus. Ils empilent tables et chaises contre la porte. Plusieurs minutes passent et ma mère n'est toujours pas venue me voir. Angie m'a laissé au sol, toute seule près du corps pendant qu'elle est en train de parler avec nos amis. Le sang séché sur mon visage, me donne la nausée. C'est trop horrible, il faut que je l'enlève et tout de suite. Il faut que je m'éloigne de ces personnes. Il faut que je me retrouve seule pour comprendre ce j'ai fait, il le faut !

Je me lève pensant marcher avec détermination, je titube en fait, jusqu'aux cuisines, au sous-sol. J'arrive en bas des marches, et je me dis que c'est un miracle que je ne sois pas tombée. Personne n'a dû me voir descendre, en haut, résonne un chaos sans nom.

Je ne prête pas non plus attention à la taille des cuisines, je déambule tant bien que mal, vers un lavabo surmonté d'un miroir.

Je m'appuie de toutes mes maigres forces, sur les rebords du lavabo, mais malgré tout, mon corps reste secoué de tremblements. Je reste ainsi, durant plusieurs minutes, il me semble, tête baissée.

Essayant de me préparée à l'image que je vais voir, sans grand succès. Avec une lenteur que je ne me connaissais pas, je lève enfin le visage vers le miroir, et manque m'écrouler.

Une inconnue. Je n'arrive plus à me reconnaître. J'ignore qui est cette personne couverte de sang. Cette personne aux cheveux blonds, n'est plus la même qu'il y a quelques heures. Elle m'observe, avec dégoût, ses grands yeux verts de biche injectés de sang.

Je porte une main à mes lèvres pour m'empêcher d'hurler. Les larmes, chaudes, coulent avec abondance, et barbouillent encore plus mon visage ensanglanté. D'un revers de main, j'efface toute trace de larme et fait couler l'eau glacée pour m'en asperger le visage.

Quand mon regard croise à nouveau celui du miroir, j'arrache littéralement ma veste, et enlève mon débardeur blanc pour le plonger dans l'eau. Je frotte aussi fort que je peux, mais je dois me rendre à l'évidence, mon haut est identique à mon âme : tâchée d'un sang indélébile.

Misérable, j'abandonne et m'écroule contre le mur, dévêtue.

Tandis que je me recroqueville sur moi-même, une pensée me traverse l'esprit : qui étaient-ils ? Peut-être les avais-je bousculés dans les couloirs, ou s'étaient-ils assis à côté de moi à la salle d'étude ? Je n'en ai aucune idée.

Je pars d'un rire sans joie, sombre et sanglotant. Mon dieu, je ne connaissais même pas leurs noms, mais je l'ai aient tués. J'imagine leur famille, ce à qui je les aie enlevés, et la douleur que j'ai provoquée. Je frissonne à nouveau, de froid, et quelque part, je me dis que c'est tout ce que je mérite. Alors que le sort semble s'acharner sur moi, manquant me faire suffoquer, deux mains, se posent de part et d'autre de mes épaules nues. Je reconnais immédiatement ces mains douces et fermes.

     -Ma puce, arrête de pleurer et regarde moi.

Elle marque une pause, semblant choisir avec précaution ses mots :

     -Tu as fait ce qu'il fallait. Si tu n'avais pas réagie, bien plus de personnes seraient..

Elle s'arrête, et pause sur moi un regard emplit d'amour, mais teinté d'une force inconnue.

Je relève la tête et répond sèchement :

     -Mais je suis un monstre maman ! Je les ais tués !

     -Non tu ne l'es pas. Tu n'es pas un monstre ! Dit-elle en me prenant mes mains pour me lever...

     -Si c'est vraiment ce que tu penses, pourquoi n'es-tu pas venue me voir après ce que je venais de faire ?! Tu voyais que je pleurais, tu voyais que j'avais besoin de toi ! Tu le savais et pourtant tu n'es pas venue ! Tu m'as laissé !

Je me laisse une nouvelle fois, aller à ma misère et les larmes troublent ma vision.

     -Il fallait que tu te reprennes toute seule ! Maintenant, la moindre faiblesse peut être fatale! Dans ce nouveau monde, il faut que tu puisses contrôler tes émotions et toute seule ! Que tu puisses survivre sans l'aide de quelqu'un !

Quelque chose fait tilt, et les flots de larmes cessent.

Mais de quoi parle-t-elle ? Quel nouveau monde ? Pourquoi devrai-je survivre seule ? Pourquoi me dit-elle ça ? Ça n'a aucun sens ...



⚠️[ARRÊT]⚠️Le journal d'un zombieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant