~ Chapitre 26 ~ Le jour où tu t'en rendras compte, il sera trop tard

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Je passe une main sur mon visage et me rends compte que je tremble. Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ? Ça fait 20 minutes que je suis assise là, dans le noir complet, avec le silence comme seul ami. C'est assez flippant quand on y réfléchit. Mais je pense à tout, sauf à ça. Mes pensées sont occupées par une seule personne, toujours la même. Newt...

Si je suis partie comme ça, c'est tout d'abord parce que j'avais honte. Honte de ne pas arriver à aligner deux mots, juste parce que Minho m'a embarrassée. Et ensuite... Parce que je n'arrive pas à m'avouer ce qui est pourtant si évident. J'aime Newt. Et ça me fait mal.

    Je me lève et tape mon pied contre le mur. Je suis une imbécile ! En plus de ne pas m'avouer mes sentiments, je me dis que je ne dois pas l'aimer. Mais c'est plus fort que moi, je ne le contrôle pas. Mais bordel, je ne peux pas l'aimer ! Pas alors que Sacha est mort, il y a seulement deux semaines...

Je cogne de nouveau contre le mur, avec mon poing cette fois. Les larmes dévalent mes joues. Je m'appuie contre le mur et baisse la tête. Je suis une égoïste. Une moins que rien. Un cœur d'artichaut ! Je ne dois pas l'aimer bordel ! Pourquoi ça n'arrive qu'à moi ce genre de choses ?! Je sanglote. J'entends les autres m'appeler, et je me cache. Je ne veux pas qu'ils me voient dans cet état là. Encore ma fierté... Parce que s'ils me voient comme ça, ils penseront que je suis faible. Ce que je suis, au fond...

Je l'entends m'appeler, et je m'arrête de respirer. J'en ai marre ! Pourquoi il me fait cet effet là ?! Pourquoi mon cœur s'emballe ?! Ils se rapprochent, je peux voir la lumière des lampes torches balayer l'endroit. Je me recroqueville, rassemblant mes genoux contre ma poitrine, et mets la tête entre mes jambes. Je pleure toujours. Je n'entends plus rien autour de moi, perdue dans mes pensées et ma tristesse. Que dois-je faire ? Le rejeter, l'ignorer, serait si facile... Mais je lui ferait de la peine, et ça, je ne le veux pas.

   Une main se pose sur mon épaule, mais je reste dans la même position, me contentant de bouger violemment mon épaule pour que la personne enlève sa main.

- Lâche moi !

Je l'entend s'accroupir. Ça doit encore être cette face de rat de Minho...

- Marine... Regarde moi, s'il te plait.

Je relève lentement la tête. C'est bien lui. Celui que je ne veux pas voir, celui que j'aime malgré moi.

- Va-t'en.

- Pourquoi ?

Je renifle, le fixe, et reprends ma posture de base. Il soupire et se lève. Cool, il va m'écouter, pour une fois ! Je l'entends s'assoir à côté de moi. Ah bah non, en fait non... Je grogne.

- Euh... Tu vas pas me bouffer au moins ? demande-t-il en entendant mon grognement.

Je lève les yeux au ciel, en relevant la tête. Il m'a pris pour quoi ? Une vampyr ?! Ah bah non, c'est vrai que je suis une chauve-humaine...

- Ça dépend, je répond.

Il hausse les sourcils, amusé.

- Tu ne voudrais pas d'un mort sur la conscience. Surtout un beau mec comme moi.

Je pouffe. Il est sérieux ?

- Qui t'a dit des choses aussi débiles ?

- Hum... Moi-même, avoue-t-il en faisant des mimiques.

Je ricane. Il me sourit et se colle à moi, me faisant un câlin. Je le serre dans mes bras, plaçant ma tête au creux de son cou. Malgré la poussière et la sueur, j'adore son odeur. J'ai une main dans son dos, et l'autre sur son torse. Il baisse soudain les yeux et m'attrape la main en se reculant. Je grimace. Je vais passer un sale quart d'heure je sens... Son regard passe de ma main à moi. Il fronce les sourcils. Il finit par me fixer avec sérieux, visiblement pas content.

- Tu peux m'expliquer ? il me demande en me montrant mon poing.

Ah oui... J'avais pas fais gaffe, mais je saigne, et ma main est dans un sale état... Je grimace et baisse la tête.

- Je suis pitoyable... je murmure.

- Pourquoi tu dis ça ?

Je tire mon poignet tellement vite qu'il le lâche, surpris. Je me lève d'un bond, et il fait de même, se plaçant devant moi.

- Je suis vraiment pitoyable Newt ! J'en ai marre de moi. Regarde moi sérieusement ! Tout ce que je sais faire, c'est pleurer et m'arracher la main en ruminant mes idées noires... Putain, je sais pas ce qui me retient de...

Je m'arrête. Newt s'avance d'un pas, je ne bouge pas.

- Te retient de faire quoi ? me demande-t-il.

Je ne réponds pas. Il avance encore, si bien que maintenant, son visage est à quelques centimètres du mien. J'ai la tête baissée. Il m'attrape de nouveau le poignet, avec colère, et me le montre.

- Ce qui te retient de te foutre en l'air ? De disjoncter ? Remarque, ça tu le fais déjà. Putain Marine, regarde dans quel état tu es ! Tu es en train de te détruire toute seule à dire n'importe quoi ! Et en plus, maintenant tu te fais mal physiquement.

- Je dis n'importe quoi ? je réponds, en colère, en le regardant droit dans les yeux.

- Oui ! Tu crois que tu es une fille nulle archi nulle, que tu ne vaux rien, que tu es faible... Mais c'est faux ! Si tu étais faible, alors pourquoi c'est toi qui a fais sortir tes amis du labyrinthe ? Qui m'a déjà sauvé la vie ? Tu crois que tu es moche, débile et inutile, et c'est ça qui me tue Marine, parce que c'est totalement faux ! Tu es une fille bien, avec un grand coeur, mais tu ne veux pas te l'avouer, juste parce que tu rumines tes idées noires, tout le temps ! Tu crois que personne ne s'intéresse à toi, mais peut être que si tu arrêtais de te bourrer le crâne avec des conneries pareilles, tu te rendrais compte que c'est faux !

J'ouvre de grand yeux, choquée. Il ne vient pas juste de m'ouvrir les yeux sur ma personnalité. Il m'a aussi ouvert son cœur, et m'a dévoilé ses sentiments. Il est toujours en face de moi, énervé. Il lâche violemment mon poignet.

- Le jour où tu t'en rendras compte, il sera peut être trop tard.

Et il tourne les talons, me laissant seule avec mes réflexions.

I Will Never Forsake You [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant