~ Chapitre 34 ~ Tu comptes tellement à mes yeux...

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    Je frissonne. Cet endroit me donne la chair de frousse. J'entends toujours les gouttes d'eau qui tombe sur le sol et résonnent dans ces longs couloirs. Et quelques bruits bizarres aussi. À un carrefour, je me stoppe et passe juste ma tête derrière le mur, tout en éclairant le couloir. Rien en vue. Enfin remarque, s'il faut, je ne vois rien à cause de cette lampe de mes deux. Je regarde en face. Rien non plus. Puis à gauche. Toujours rien. Je soupire de soulagement. Finalement, on s'en sort pas trop mal !

    Je fais demi-tour pour aller chercher Newt, le sourire aux lèvres. Mais je repense tout à coup à notre conversation, et mon sourire s'efface. Il tient à moi. Beaucoup trop. Il va falloir que ça change, car je ne peux pas me permettre qu'il m'aime et se sacrifie pour moi. Je vais devoir lui faire un coup de salope... Bon, j'y réfléchirais plus tard.

    Je fonce vers l'endroit où il m'attend. Je soupire de soulagement en voyant qu'il est toujours là, en train d'aiguiser son couteau. Il relève la tête dès qu'il m'entend et son regard se remplit de soulagement.

- La voie est libre, Patte Folle, je lui dis en souriant.

Il hoche la tête en silence et range son couteau dans une des poches de son jean. Après quoi, il sors du trou, son sac sur le dos. Seulement quelques centimètres séparent nos deux visages. Je me sens tout à coup gênée, et me sens rougir. Ok, et en plus, mon cœur s'emballe ! Mais n'importe quoi ! Et en plus, pour ne rien arranger, Blondinet me fixe sans rien dire, les sourcils froncés. C'est assez inquiétant, surtout en prenant en compte ses yeux sombres... Je grommelle et me dandine, agacée.

- Qu'est-ce qu'il y a ? je demande.

- C'est moi qui passe devant cette fois, répond-t-il froidement.

- Hors de question ! J'ai pu repérer les couloirs, tandis que toi, tu...

- C'était pas une question.

Sur ces mots, il me bouscule légèrement et s'enfonce dans le noir.

- Je te signale que c'est moi qui ai la foutue lampe ! me moquai-je, exaspérée par son comportement.

- J'ai des caméras infrarouge dans les yeux ! ironise-t-il.

Je lève les yeux au ciel (enfin, au plafond). C'est ça Sherlock ! Bouffe toi un mur, que je rigole ! Voyant qu'il continue son avancée, je me décide à le suivre, pour éviter qu'il ne tombe dans un trou, quelque part par là. Ce serait tellement bête... Je le rattrape de suite et me place à côté de lui. Il grogne.

- Quoi, l'homme des cavernes ? je me moque.

- Reste derrière moi, répond-t-il simplement.

- Je te signale que je risque autant en étant derrière que devant.

Il ne répond pas. J'ai marqué un point ! Fière de moi, je reste donc à côté de lui, et balade ma lampe un peu partout, méfiante. Tout d'un coup, j'ai un mauvais pressentiment... Comme si...

- C'est moi, ou toi aussi tu as l'impression qu'on nous observe ? me demande Newt, la voix légèrement tremblotante en raison de son inquiétude.

Ok, il est devin lui ou quoi ?!

- Non, c'était justement ce que j'étais en train de me dire figure toi..., je répond.

- Restons sur nos gardes.

Je hoche la tête. Newt s'arrête brusquement, si bien que je manque de le percuter, même si j'étais à côté de lui. Je le regarde en hausse les sourcils.

- Quoi ?

- Je... Marine...

Je lève un sourcil et met mes bras contre ma poitrine.

- Quoi ? je répète, impassible. Si c'était juste pour t'assurer que je m'appelle bien Marine, bah tu peux être rassuré, parce qu'il s'agit bien de mon prénom !

Il lève les yeux au ciel en soupirant de frustration.

- Non, je voulais juste te dire que si je rechignais tant au fait que tu t'expose ainsi au danger c'est parce que...

Il baisse la tête, s'humidifie les lèvres en passant une main nerveuse sur ses cheveux (ok, il veut me faire craquer ou quoi là ?! Il est trop beau quand il fait ça !) et relève la tête pour me fixer. Dans son regard, je peux lire de l'inquiétude, de l'hésitation et... Autre chose que je n'arrive pas à comprendre.

- Parce que je tiens à toi. Dès le premier jour. Dès que tu te sacrifie, que tu veux passer devant, mon ventre se tord. J'ai peur Marine. Peur de te perdre. À chaque fois. Et j'ai peur de ne pas pouvoir te sauver, de te voir mourir devant moi... S'il t'arrivait quoi que ce soit, je ne me le pardonnerait jamais ! Tu comptes tellement à mes yeux, si tu savais...

Je reste bouche bée. Mes yeux se remplissent de larmes. Ce qu'il vient de m'avouer me bouleverse. Complètement. Inexplicablement. Enfin, si. Je l'aime, et le fait de savoir qu'il tient à moi me chamboule. Je me jette dans ses bras.

- Newt...

Je ne peux dire autre chose, émue. Il répond à mon étreinte et dépose un bisou plein de tendresse sur mon front. J'aimerais que ce moment ne se termine jamais. Qu'il soit éternel. Mais malheureusement, les fondus en ont décidé autrement... Car c'est à cet instant précis qu'ils nous ont attaqués. Alors que nous profitions d'un rare moment de tendresse.

***

- Cours ! je crie.

    On s'est détachés rapidement et on a juste eu le temps de s'écarter pour que le premier fondu nous passe à côté, ayant pris trop d'élan. Un deuxième se tient juste devant moi et tend ses bras, la bouche ouverte. Bah, c'est quand la dernière fois qu'il s'est fait un bain de bouche cet espèce de gros porc ?!

    Alors qu'il se jette sur moi, j'esquive habilement et lui donne un coup derrière la tête. Il trébuche et se ramasse. Je prends une barre de fer qui traine juste là et l'assomme avec. Je me retourne pour voir où en est Newt. Il se bat avec trois fondus et se débrouille assez bien.

    Je ramasse la lampe, qui est tombée, et ouvre mon sac. Je prends vite mon couteau, referme mon sac, et me redresse.

- Marine attention ! crie Newt.

   Trop tard. Je sens une douleur aiguë dans ma nuque, puis plus rien. Le trou noir.

I Will Never Forsake You [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant