Le prince et... Elle !

36. Alyssa

[En média : Tyrone, Henri, Dylan et Alyssa]

Prendre conscience de ses sentiments, c'est quelque chose d'assez étrange. Quand je pense à Alexander, je ne peux pas empêcher mon corps de réagir immédiatement et de me provoquer des milliers d'explosion dans le bas de mon ventre.

Dès que j'ai compris cela, j'ai appelé Scarlett le lendemain et j'ai de suite demandé son avis. Elle a rigolé et je me souviens de sa dernière parole : « Il était temps que tu t'aperçoives de tes sentiments envers Alex, ma chérie. Depuis le temps qu'il en a pour toi, lui ! »

Pour moi, c'était un peu trop beau pour être vrai cette histoire. Alexander, prince de Tanhab serait amoureux de moi, Alyssa Clarck, une pauvre fille se battant pour que sa famille ait ce qu'elle mérite ? Impossible. Et pourtant...

Mon problème, c'était qu'Alexander m'avait déjà avoué ses sentiments. Je devais donc en faire de même maintenant que j'en avais -enfin pris conscience.

J'ai longuement parlé à Scarlett durant ma journée de travail aujourd'hui et j'ai une idée pour lui faire comprendre mes sentiments d'une façon ou d'une autre.

J'attends qu'il vienne me chercher et m'emmène à notre cours de photographie de M. Harrison. Je suis angoissée, je ne veux pas me tromper et me ridiculiser mais là, je n'ai plus le choix.

« Hey beauté ! On y va ? » Demande Alexander en arrivant.

Je souris, tentant de cacher mon stress et viens l'embrasser sur la joue comme à mon habitude. Je retrouve très vite sa voiture et c'est parti pour un peu de trajet. Nous sommes à l'heure au cours. Nous saluons M. Harrison, qui me lance un sourire en coin, sachant ce qu'il sait déjà.

Pour ne pas changer nos vieilles habitudes, nous prenons place au fin fond de la salle et nous attendons le reste des élèves.

« Bonjour à tous. Je vous avais demandé de préparer une interprétation d'une photo que vous auriez choisie. Tout le monde l'a fait ? Bien. Nous allons donc commencer par Alyssa. »

Alexander se tourne directement vers moi, fronçant les sourcils. Je ris intérieurement mais ne le regarde pas. Je me lève et parcours la salle pour aller me placer au tableau. Je n'en reviens pas de ce que je vais faire ! J'espère que cela va marcher sinon je m'enfuirai au Mexique à tout jamais.

Je passe mon image choisie sur le rétroprojecteur et je prends la parole. C'est parti !

« J'ai choisi une photo où deux personnes qui s'aiment se déchirent. Pourquoi ? Pour la simple raison que l'une d'elle sait exprimer son amour pour l'autre mais pas cette dernière. Elle a peur, elle ne comprend pas ce qu'il lui tombe dessus. Tout est flou, incertain mais surtout... Tout est inconnu pour elle. S'ils se déchirent, c'est parce qu'elle n'arrive pas à prendre conscience de tous les sentiments qui l'animent dès qu'elle est en sa présence. Tout le monde comprend qu'elle est amoureuse de lui, sauf elle. »

Je marque une pause, me tournant vers M. Harrison qui hoche la tête, m'encourageant à poursuivre.

« C'est triste de savoir qu'ils se déchirent parce qu'ils s'aiment trop. Avant que ça ne m'arrive à moi, je tenais à avouer mes sentiments à la personne qui a su rendre mon monde flou, incertain, effrayant, inconnu mais merveilleusement beau. Toutes les émotions qui nous animent lorsque nous aimons une personne ne sont pas des illusions. Elles sont véritablement présentes. Je les ressens au plus profond de moi-même et je veux continuer à les ressentir. »

Je marque à nouveau une pause.

« Avant que je ne finisse à la place de cette fille, j'ai réussi à prendre conscience de cela. C'est important de comprendre qu'on puisse tomber amoureux. Je suis tombée amoureuse et je ne veux pas renoncer à cet amour. Alors, je le crie haut et fort, sans me soucier de quoi que ce soit : je t'aime, Alexander. »