La Prophétie des Surnaturels ~ 1. Maudite

13. Ne t'arrête pas

[Chapitre corrigé]

Je soupirai et me roulai en boule sur le lit de Laura, encore hantée par les bruits des Anges et des Démons se combattant. La directrice s'assit sur ma chaise de bureau, déterminée à garder un œil sur moi.

- Je ne comprends plus, soufflai-je. Pourquoi répondent-ils tous à l'appel ? Qu'est-ce qui les oblige à se battre ?

Elle soupira.

- Cela remonte à bien longtemps, Ariana – avant même que les Anges n'arrivent sur Terre. C'est leur honneur qui les oblige à combattre, parce qu'ils ont fait un choix il y a bien longtemps, qu'il soit bon ou mauvais. Ils ont fini par s'y habituer et même voir ça comme un jeu, un entraînement.

- Mais aucun d'entre eux ne meure ?

- C'est très rare. Quelques fois, si un Démon est réellement mal intentionné – mais il n'y a pas de bons ou méchants là-bas. Alors une fois qu'un est mis K.O, il est laissé tranquille.

- C'est pas possible, grognai-je.

Elle se tut quelques secondes, pour se lever et ouvrir la porte.

- Pour ta propre sécurité, Ariana, ne sors pas d'ici. Un Ange t'aurait rejoint très rapidement, alors s'il-te-plait, reste-là.

Je soupirai. Toute ma vie, j'avais entendu cette foutue phrase – lorsque les familles apeurées me rapportaient à l'orphelinat à cause de cette chose qui m'arrivait. C'est pour ta propre sécurité, ils disaient, ces adultes et médecins – mais soyons honnête, c'était surtout pour la leur. Un humain ne sera jamais aussi inventif que pour sauver sa peau.

Est-ce que cette fois, c'était réel ? Ou les Anges voulaient-ils simplement m'envoyer loin pour ne pas subir mon courroux – enfin, mes pouvoirs dévastateurs. Clairement, rester dans l'ignorance me tuait.

Dans cet après-midi au ciel aussi noir que le charbon, j'étais à nouveau seule sans réponses, allongée comme si je n'avais rien d'autre à faire que dormir. Je finis par saisir un livre qui n'avait plus de couverture, corné sur toutes les pages – et même celles qui ne s'y trouvaient plus – pour tenter de me distraire. Je n'avais pas envie de m'abandonner au sommeil... mais voilà, j'étais faible contre Morphée.

Je sentis un souffle sur mon cou, puis une caresse sur ma joue. Je me relevai en sursaut, me redressant raide, m'excusant abruptement de m'être endormie, quand un bruit de chute se fit entendre. Je tournai la tête pour voir Daniel à terre, plié en deux de rire.

- Aucun problème, rit Daniel. C'était plus rapide comme ça.

Tout à coup très réveillée, je m'excusai et lui tendis une main pour l'aider à se remettre sur le lit. Souriant, il attrapa doucement ma paume et vint s'allonger à côté de moi, légèrement de côté.

- Je te jure que je ne voulais pas te rejeter comme ça, dis-je faussement horrifiée.

- Alors je dois vivre cette chute comme un rejet ? se moqua-t-il faussement outré, se retenant visiblement de rire.

Je gloussai et me tournai totalement face à lui.

- Comment vas-tu ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Il haussa les épaules.

- Pas grand-chose, en fait. Personne n'a perdu ni gagné, il n'y a eu aucune perte mais un grand nombre de blessés dans les deux côtés. Je n'ai rien, Laura n'a rien, Cam a fini dans un état pas possible – mais il va déjà mieux, aucune inquiétude.