La Prophétie des Surnaturels ~ 1. Maudite

61. Accouchement prématuré?

Laura fut la première à réagir. Elle s'approcha de moi. La contraction faiblit pendant quelques secondes. Je m'accrochai à Laura, désespérée, apeurée, terrifiée...

- Laura... Laura... Je ne veux plus, j'ai peur...

Elle essaya de sourire, puis me releva.

- Où est l'hôpital le plus proche ? demanda-t-elle à Lucas.

Il secoua la tête.

- Trop loin. On l'emmène chez les Damnés. Quelqu'un prend Aria, et quelqu'un d'autre Mélina. Les autres, vous restez ici. On reviendra vous chercher.

- Daniel, prend-la, ordonna Laura. (Elle se retourna vers Cam.) Et toi, prends la louve. On dé...

Je fus prise d'une nouvelle contraction, plus douloureuse que la première. Je gémis, et n'arrivai pas à reprendre mon souffle. Je me mis à pleurer, complètement apeurée.

Daniel me prit dans ses bras, ailes dépliées, et s'envola. J'étais dans l'incapacité de respirer. Laura vola juste à côté de nous, puis le dragon de Lucas – avec lui dessus – apparut, ainsi que Cam de l'autre côté. Mélina, dans ses bras, avait perdu connaissance.

- Respire, Aria, me conseilla Laura. Inspire lentement, expire.

J'appliquai ses conseils difficilement. Le bébé appuya fortement sur mon ventre. Il voulait sortir. Je hurlai de nouveau, enfonçant mes ongles dans mes paumes de main.

- Ne pousse surtout pas, Aria, continua Laura. Ce serait terrible que tu accouches dans les airs.

Un rire nerveux s'échappa de ses lèvres rosées. Nous traversâmes le passage « intergalactique », pour apercevoir le château imposant.

Mais j'étais trop centrée sur moi-même et ma douleur que je ne remarquais plus rien.

De nouveau, je hurlai, sous pression. Je ne sus pas combien de temps dura le voyage. A un moment, Daniel s'adressa à Laura d'une voix qu'il voulait calme et pourtant tintée de panique.

- On se transforme. On doit aller plus vite.

Elle acquiesça.

- Aria, ferme les yeux. Nous ne savons pas encore si l'essence d'ange te tue.

Mes yeux se fermèrent d'eux-mêmes, tandis qu'un nouveau hurlement déchirait le ciel – le mien.

Une vive lumière traversa mes paupières, mais je ne les ouvris pas.

Je gémis quand Daniel toucha le sol. Lucas se posa ensuite et sauta à terre.

- On a une urgence ! La petite est en train d'accoucher.

Deux médecins accoururent avec une civière, quelques minutes plus tard. Ma respiration était laborieuse, malgré les conseils de Laura.

On m'emmena dans une infirmerie, sans doute spécialisée dans les accouchements.

On m'injecta quelque chose. La pièce se remplit de sages-femmes, médecins, anesthésistes, pédiatres, infirmières, aides-soignantes... Allez savoir comment je savais tout ça.

En tout cas, ça ne risquait pas d'être intimiste, comme accouchement.

L'accouchement réel arriva juste quelques heures plus tard. On me mit dans la position étrange pour accoucher, et on me dit de pousser, plusieurs fois. Pendant toute la durée des efforts expulsifs, la sage-femme m'aida, me conseilla et m'expliqua ce que j'avais à faire. Puis, à un moment, elle me demanda d'arrêter de pousser.

Je hurlais, je gémissais.

Je souffrais.

La sage-femme dégagea tranquillement la tête du premier bébé, puis les épaules et le reste du corps.