La Prophétie des Surnaturels ~ 1. Maudite

82. Des Morts ou des Elus...?

Liam Hale...

La pièce dans laquelle j'atterris était totalement blanche et lumineuse, trop lumineuse. Mais elle s'assombrit jusqu'à redevenir à la normale. L'air était brumeux, comme si nous étions dans du coton, ou des nuages. La silhouette d'un homme se matérialisa un peu plus loin. Je m'avançai vers lui.

En tailleur, les yeux fermés et le souffle régulier, Daniel donnait tout à fait l'air de dormir.

- Liam Hale, annonça la voix de tout à l'heure. Potentiel descendant de Xernéas, Élu. Ton épreuve est La Tentation.

Et mince. Niveau tentation, il était assez facile de me piéger.

- Devant toi se trouve Daniel Irvine. L'amoureux maudit d'Aria.

Je serrais les poings.

- Il est en veille, en quelque sorte, grâce à notre magie. À ta droite, un sabre très coupant. Tu as la possibilité de le tuer.

- Quoi?! Mais pourquoi ferais-je ça?!

- Ariana se retient à cause de lui. Elle n'arrive pas à l'oublier, alors elle ne veut pas passer à autre chose, elle est attachée à lui, comme lui est attaché à elle. S'il disparaissait, elle pourrait enfin passer à autre chose.

Je me mis à hésiter, et la Voix en profita pour continuer.

- Imagine, Aria qui te tombe directement dans tes bras. Au début, elle aura du mal à se remettre, mais après, elle se rendra compte que tu es là. Tu n'es pas inexistant.

Je me crispai. Il - elle? - avait totalement raison. Elle pourrait être à moi.

- Personne ne saurait que tu l'as tué. Ils croiront qu'il n'a pas passé les tests.

- Mais il faut six Elus...

- Ce n'est pas important. Tu prendrais sa place, dans le cœur d'Aria.

Je sens mon cœur se faire envahir par la noirceur et l'envie de vengeance. Quelque chose clochait.

- Tu pourrais élever les enfants d'Aria avec elle, et même en avoir d'autres. Tu n'es pas obligé de devoir avoir un concurrent.

- Mais tout le monde serait tellement triste...

- Et alors? Souffla toujours la Voix, aussi tentante. Aria serait à toi, tu remonterais le moral de chaque personne, ils t'adoreraient. Imagine à quel point ce serait parfait.

Oh oui, j'imaginais. J'imaginais très bien. Je pris donc le sabre, le levai au dessus de la tête de Daniel, sur le côté, prêt à le décapiter. Je voyais rouge.

- Vas-y, continua de me tenter la voix. Fais ce dont tu rêves. Je sais que tu imagines très bien la vie que tu pourrais avoir.

Je ricanai, et levai l'arme encore plus haute...

- J'imagine bien. J'imagine même très bien.

... Pour la planter dans le sol avec force.

- Sauf que j'aime très bien ma vie maintenant, et je ne veux pas être un lot de consolation! Le jour où on m'aimera, que ce soit Aria ou une autre, ce sera pour moi, pas parce que son ex est mort, ou parti.

Je fusillai le vide du regard, espérant que peu importe l'endroit où elle se trouvait, la Chose qui nous torturait le voyait. La présence qui m'avait embrouillé le cerveau sembla sortir de ma tête, et j'en res-sentis un immense soulagement. Et des sortes de particules de poussières dorées se réunirent pour former une forme humanoïde, qui faisait une révérence, ou quelque chose qui y ressemblait.