17. Un peu perdue?

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[chapitre corrigé]

Les deux repas suivants nous furent apportés dans nos chambres, pour une raison que j'ignorais. Ils étaient aussi imposants que le petit déjeuner que nous avions eu, bien garnis, avec pour le premier des pâtes – sauce comprise, bien sûr – et pour le second un couscous délicieux. Je prenais du poids rien qu'à regarder les plats, et le luxe, l'opulence dans laquelle nous vivions pour l'instant me réjouissait. En me contemplant dans le miroir après avoir mangé, j'arrivais à arrondir mon ventre – et il s'agissait d'une première pour moi.

Ce fut Addison Brown en personne qui nous apporta des papiers à remplir pour notre nouvelle école. Comme m'avait prévenu Daniel, elle était décalée, et démarrait... et bien, le lendemain. Autant dire que nous n'avions pas beaucoup de temps pour nous préparer.

- Cette école vous permettra à tous de développer vos pleines capacités, lâcha Addison, c'est-à-dire vous permettre de devenir les meilleures versions de vous-même.

Pas sûr qu'être surpuissant soit pour moi la définition d'une "meilleure version de soi-même".

Le lendemain matin, je découvris que notre garde-robe avait été remplie, à je-ne-sais quel moment. Je passai mes mains avec surprise sur tous ces vêtements différents, d'une variété de couleurs et de matériaux que je n'étais même capable de nommer. Celui ou celle qui avait choisi ces tenues avait du goût, visiblement. Tout était simple sans trop l'être, classe sans être trop.

En constatant la baisse de température ambiante, je choisis un large pull beige, que j'enfilai sur un jean serré marron foncé. Pour la première fois de ma vie, j'appliquai un peu de maquillage sur mon visage, une très légère couche, qui fit ressortir la couleur de mes yeux entre le vert et le marron, tandis qu'une couleur atténua le rouge sanglant de mes lèvres. Les deux marques sur mon bras et ma clavicule étaient entièrement recouvertes par le pull, et mes cheveux bleus tombaient mollement sur mes épaules, me semblant d'un coup trop longs.

Ce matin, nous pûmes déjeuner tous ensemble – malheureusement, qui disait tous disait Brown compris. Laura s'installa le plus loin possible d'Alexander en lui jetant un regard noir qui me fit rire sous cape. Le regard de Daniel, en face de moi, fut rapidement insoutenable, si bien que je fus obligée de lui frapper la jambe de mon pied pour qu'il me laisse manger tranquillement – ne pas pouvoir être ensemble allait être un enfer.

J'enfilai un manteau et les affaires que nous avait données Addison – quelques feuilles et stylos dans un sac. On nous emmena au lycée dans une voiture privée conduite par un vieux monsieur. Les élèves, à notre arrivée, étaient rassemblés dans la cour, alors que les professeurs se trouvaient sur une grande estrade visiblement installée dans ce seul but. Deux personnes, d'un rôle probablement très important, s'avancèrent, souriants. L'homme était assez imposant et dégageait une aura puissante et presque maléfique – autant dire que je ne me frotterais pas à lui, ou le moins possible. A côté de lui semblait se trouver sa femme ; son sourire de façade se laissait pas présager d'elle un caractère foncièrement mauvais.

- Bonjour à tous, commença l'homme, et bienvenus dans l'école des Surnaturels. Je suis Zelzany, et mon rôle est de vous guider tout au long de votre parcours. Je dirige cet établissement avec ma femme, Marianne.

Il attendit quelques secondes, observant sa femme qui hocha la tête, puis s'avança légèrement.

- Je sais que pour nombre d'entre vous, tout ceci est nouveau : vous avez atteint l'âge critique de l'adolescence, et votre réelle nature se dévoile. Nous sommes donc là pour vous aider, et sachez qu'ici, tous sont dans le même cas que vous. Parlons maintenant du programme.

La Prophétie des Surnaturels  ~ 1. MauditeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant