Chapitre 2 - Christine

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Il était déjà midi. Elle avait passé la matinée à ranger le désordre que Georges avait mis le soir avant dans le living.

Toute la soirée avait été consacrée à étudier les plans de leur nouvelle maison. Par souci d'espace, il avait étalé les épreuves sur le sol, déplaçant ainsi les meubles et la moquette en décoration. Elle ne supportait pas le désordre, malheureusement pour elle, c'était le pire défaut de Georges.

Néanmoins, elle l'avait toujours aimé pour son charisme et sa douceur. Elle ne pouvait plus se passer de lui.

Pourtant, une sensation étrange l'envahissait pendant qu'elle rangeait. C'était comme si elle avait vraiment ressenti la douleur d'avoir perdu Georges dans de circonstances atroces. Pourquoi ressentait-elle cela si ce n'était qu'un rêve ?

Pourquoi avait-elle l'impression de l'avoir vécu réellement ?

Elle en était si troublée, qu'elle mit son aspirateur de côté pour s'approcher du combiné et parler à Christine, sa meilleure amie.

Christine était psychologue de formation. Aujourd'hui, elle travaillait dans un centre fermé pour adolescent. C'était une femme joyeuse et pleine d'énergie. Elle avait toujours soutenu Lucie dans les moments difficiles.

Elle lui avait promis de passer dans l'heure pour discuter de son mystérieux cauchemar.

Mais soudain, elle reçu un appel de Georges.

- Lucie ? Mais qu'est-ce que tu fais là ? Tu n'es pas au bureau ? dit-il inquiet.

- Je ne me sentais pas trop bien aujourd'hui, j'ai préféré prendre congé.

- Que se passe-t-il ? Depuis ce matin, tu as l'air vraiment bizarre. C'est à cause de ton rêve, c'est ça ?

- Oui, c'est à cause de ça.

- Mais ça t'affecte à ce point ? De quoi as-tu rêvé ?

Elle ne répondit pas immédiatement. Pouvait-elle lui dire la vérité ? Pouvait-elle lui avouer qu'elle avait vécu sa mort ?

- On en reparlera ce soir, répondit-elle mal à l'aise.

- D'accord. Repose-toi, dit-il avec douceur.

Elle raccrocha, tremblante.

« Mais qu'est-ce qui m'arrive ?», pensa-t-elle horrifiée.

Elle devait avouer que ce rêve la perturbait au plus haut point. Jamais elle ne s'était sentie ainsi.

Elle regarda l'heure, troublée.

Il restait encore une heure avant que Christine n'arrive. Pour lors, elle décida de se reposer quelques instants. Ainsi, elle récupérerait un peu.

*********

C'est le rythme effréné des roues battantes sur les rails qui la fit sursauter. Elle ouvrit les yeux. Sa tête était appuyée sur la vitre du wagon.

Benjamin arriva avec un café en main.

- Tenez, dit-il, en le lui tendant.

Elle prit le café, comme par réflexe.

Doucement, elle le posa sur la tablette. Puis, tout aussi lentement, elle regarda ses vêtements. Tout était identique, elle portait les mêmes que la première fois.

- Qu'est-ce que je fais ici ? dit-elle mollement. Où suis-je ?

Benjamin la regarda avec étonnement.

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