Chapitre 42 - Le verdict

114 22 11
                                    

C'était trop lourd à supporter, trop intense pour résister. Son esprit était submergé de sentiments contrastants, trop terrifiants. Elle s'évanouit.

Lorsqu'elle reprit ses esprits, elle était allongée sur un lit improvisé. Thibaut et Didier étaient autour d'elle, leurs visages reflétant l'inquiétude extrême.

- Est-ce que ça va ? demanda Thibaut.

- Oui... dit-elle encore à moitié dans les vapes.

- Que s'est-il passé ?

- Je ne sais pas ! rétorqua-t-elle perdue. Je ne me souviens pas !

- Comment cela ? Quel est ton dernier souvenir ?

Elle prit quelques secondes avant de donner une réponse. Doucement, elle se redressa. Pataugeant dans ses souvenirs, elle mit ses mains dans ses cheveux, se forçant à se rappeler quelque chose.

- Je me souviens être entrée dans l'hôpital et t'avoir vu. C'est tout. Pourquoi ? Qu'est-il arrivé ?

- Tu as dit avoir eu des visions du futur... Tu as parlé de notre enfant... Déborah !

Elle écarquilla ses yeux d'étonnement. Des flashs insoutenables traversèrent son esprit le temps d'une seconde. Un berceau vide... un enfant disparu... une course à travers le couloir de l'hôpital...

Elle serra les poings et contrôla sa respiration haletante.

- Je ne me souviens pas... mentit-elle à la perfection.

- D'accord. Tu dois te reposer. C'est primordial.

- Tu as raison. Mais avant, j'aimerai voir ma sœur.

- Allons-y, rétorqua-t-il préoccupé.

La police avait terminé son entrevue avec Christine. Elle pouvait maintenant parler à son entourage. Malgré qu'elle avait frôlé la mort, ses fonctions vitales n'avaient pas été endommagées, ce qui avait permis sa survie dans ce congélateur. Elle déborda de joie lorsqu'elle vit arriver sa sœur, Thibaut et Didier.

Lucie se jeta dans les bras de Christine encore alitée. Elle ne la lâcha pas pendant un long moment, la serrant le plus fortement possible.

- Je suis désolée ! dit-elle les larmes aux yeux. Tout cela est de ma faute ! Je n'aurai jamais dû accepter que tu ailles seule chez Viviane. C'était beaucoup trop dangereux.

- Je voulais y aller. C'était mon choix, Lucie. Tu n'as pas à te condamner pour cela.

Un flash, un nouveau. Il traversa ses yeux et lui montra à nouveau le titre du journal. « Condamnée à perpétuité » « condamnée » « condamnée »

Elle recula d'un pas, terrifiée. Elle ferma les yeux et feignit un léger malaise.

- Tout va bien ! dit-elle avant même que Thibaut ne fasse un pas. C'est juste ma tête qui a tourné un peu trop vite. Ne t'inquiète pas.

Christine se redressa, encore faible.

- Ca ne va pas, Lucie ? demanda-t-elle inquiète.

- C'est plutôt moi qui devrais te poser la question. Dis-moi ce qui s'est passé chez Viviane.

Elle soupira, encore choquée par ce que cette vieille peau lui avait fait subir. Lucie et les autres s'assirent, prêts à écouter le récit de Christine.

- J'ai pris l'excuse de la mort de sa sœur pour entrer chez elle, rétorqua-t-elle la voix enrouée. Je suis vraiment désolée Thibaut, mais j'ai volé tes menottes et je m'en suis servie pour neutraliser Viviane.

NévroseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant