Chapitre 25 - L'orphelinat

141 20 6
                                    


Confuse, Karin arriva enfin à l'orphelinat. Sur le pas de la porte, Luca l'attendait impatiemment.

- Comment vas-tu ? demanda-t-il inquiet.

- Je suis effondrée... répondit-elle en se jetant dans ses bras.

Un flot de sentiments envahit subitement Luca qui eut du mal à freiner ses pulsions amoureuses. Il avait tellement envie de l'embrasser langoureusement et de lui promettre qu'elle ne souffrirait jamais. Pourtant, c'est elle-même qui lui interdisait de la rendre heureuse. Il ne comprendrait jamais pourquoi elle n'avait pas de sentiments pour lui. C'était parfois insupportable.

Après quelques secondes d'inertie, ils se rendirent au bureau de Karin et prirent un café, assis sur le divan.

- Raconte-moi ce qui s'est passé.

Elle hésita un instant, les émotions de ces dernières heures refirent surface en un instant et les remords devenaient de plus en plus mordants.

- Lucie est à nouveau amnésique ! Cette fois, c'est pour toujours.

- Comment est-ce possible ?

- Je ne sais pas... mais quand j'y pense, j'en suis malade. Elle va se retrouver seule avec Christine qui n'est pas du tout en état de veiller sur elle et...

- Mais que veux-tu dire ? Tu veux dire que tu as de la compassion pour la femme qui t'a trahi avec ton mari ?

- Je ne déteste pas Lucie, elle n'était pas elle-même quand elle couchait avec Thibaut. Et puis, j'en ai assez de ressasser de la haine, ça ne mène nulle part. Roman avait certainement raison, la réconciliation est toujours meilleure.

- Tu as fameusement changé en deux jours.

- La mort de Roman m'a fait réfléchir. Je veux arrêter tout ça. Je veux redevenir la Karin que j'étais avant. Je ne me reconnais plus lorsque je me regarde dans le miroir. Je n'en peux plus de vivre avec cette rancune dans mon cœur. Après tout, Christine est ma sœur et Lucie ma meilleure amie. Je dois les soutenir.

- Je suis heureux que tu raisonnes ainsi. Dommage qu'il ait fallu que Roman meurt et que Lucie perde la mémoire pour cela.

- Ne sois pas si cruel...

- Je suis réaliste.

Il se leva, agacé. Puis, dans un élan de rage, il s'exclama :

- Que s'est-il passé entre toi et Roman jeudi soir ?!

Karin ravala sa salive, surprise par la question indiscrète de Luca.

- Que veux-tu dire ? demanda-t-elle.

- Tu sais très bien ce que je veux dire. Vous vous êtes embrassés ! Tu m'avais caché cela... je ne savais pas que vous aviez une liaison !

- Nous n'avions pas de liaison ! Tu te trompes. Et puis, qui t'as raconté cela ?

- Je vous ai vu !

- C'est impossible.

- La porte était ouverte et je passais par là lorsque vous vous êtes embrassés.

- Ce que tu as vu n'est pas ce que tu crois et puis... je n'ai pas à me justifier auprès de toi.

Elle quitta la pièce, énervée. Avec rapidité, elle dévala les escaliers pour se réfugier dans les jardins. Elle courut jusqu'au bout de la grande étendue pour s'effondrer en sanglots sur la pelouse. Elle ne savait pas pourquoi cette petite altercation avec Luca la mettait dans de tels états mais c'était plus fort qu'elle, elle ne pouvait pas s'empêcher de ressentir de la tristesse et du désarroi. Elle était complètement confuse et fragilisée par la situation désastreuse que vivait son entourage. Mais que lui arrivait-il ?

NévroseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant