Chapitre 22 - Le mariage

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Le jour du mariage était enfin arrivé. Le soleil venait de se lever, laissant place à un ciel lumineux, aussi bleu qu'un océan infini. Quelques nuages parsemés ci et là peignaient un cadre fabuleux annonçant ainsi une magnifique journée.

Lucie s'était habillée d'une sublime robe de soirée en soie sauvage teinté de rose pâle. Un chapeau majestueux la coiffait admirablement. La touche finale avait été donnée par un collier de perles blanches qui entourait son cou avec élégance. La robe avait été confectionnée par un célèbre couturier italien qui n'avait placé sur le marché qu'un nombre limité d'exemplaire. Elle avait évidemment coûté un prix indécent mais Lucie s'était laissé prendre à une petite folie passagère. Après tout, ce n'était pas tous les jours que sa sœur se mariait !

Pourtant, malgré la beauté extravagante de ses vêtements, elle n'était pas au mieux de sa forme. Ces derniers jours avaient été éprouvants et même si tout prédestinait à une journée fantastique, elle savait au fond d'elle-même que rien n'allait se dérouler comme tel.

Elle était désormais face à un choix difficile : elle devait choisir de dire la vérité qu'elle venait d'apprendre et risquer de détruire le bonheur et le mariage de sa sœur, soit elle décidait de se taire à jamais et de laisser les choses s'enterrer naturellement pour ne jamais plus en ressortir.

Elle n'avait jamais vu sa sœur si heureuse et épanouie, c'était un spectacle magnifique de la contempler enfin sourire et jouir de la vie pleinement. Comment pouvait-elle envisager le fait de la rendre à nouveau aigrie et désespérée ? Cette éventualité se révélait être cruelle, et pourtant... l'information qu'elle venait de recevoir était si important qu'elle pouvait tout changer et elle devait la transmettre à sa sœur. Oui, c'était un devoir car son futur en dépendrait.

Elle prit son courage à deux mains et non sans angoisse, composa le numéro de téléphone de Christine.

Après quelques tonalités, on décrocha.

- Allô ? Christine ? C'est Lucie, il faut que je te parle ! dit-elle en vrac.

- Bonjour Lucie. Christine est entrain de placer son voile. Tu peux lui téléphoner plus tard si tu le désires.

Elle resta sans voix, comme si ce qu'elle venait d'entendre était impossible.

- Karin ? C'est toi ?

- Oui... Je suis finalement venue pour le mariage de notre sœur...

- Et tu es dans sa chambre en ce moment ?

- Oui... dit-elle. Mais il faut que je te laisse. A tout à l'heure, pour la cérémonie.

Elle raccrocha.

Affolée, elle se leva de sa chaise. Elle ne comprenait pas pourquoi Karin avait subitement changé d'avis sur la question et si elle suivait la thèse de Thibaut, cela ne signifiait rien de bon. Il fallait qu'elle reprenne ses esprits, qu'elle arrête de se tordre les mains et qu'elle réfléchisse à la situation.

Visiblement quelque chose de grave se tramait, elle ne pouvait pas laisser sa sœur se faire piéger.

Sans réfléchir davantage, elle prit son sac pour se précipiter dans sa voiture. Avant qu'il ne soit trop tard, elle se dirigea vers la maison de Roman.

Son cœur battait la chamade, ses mains tremblaient. Elle avait du mal à se concentrer sur la route et à tenir le volant correctement. Elle revoyait sans cesse les images de ces derniers jours lorsqu'elle s'était rendue à l'orphelinat et qu'elle avait appris la vérité.

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