Chapitre 46 - Je t'en supplie

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Elle démarra à toute allure. Une larme acide se faufila à travers son visage tiraillé par la panique. Un tourbillon de doutes s'empara de son cœur pour l'obliger à braver sa conscience et à utiliser de tous les subterfuges possibles pour s'acquitter de sa promesse. Il était hors de question de laisser Déborah à ses parents. Viviane pouvait penser ce qu'elle voulait, elle n'en ferait qu'à sa tête, pour le bien de cet enfant.

La voiture roulait à grande vitesse. Au loin, derrière elle, elle aperçut celle de Viviane la suivre discrètement. Une hantise terrible tordit son estomac. Elle savait pertinemment qu'elle ne la laisserait pas en paix. Viviane était capable du pire et du pis. Cette femme était le diable en personne. Elle ne pouvait pas supporter l'idée qu'elle enlève Déborah à sa sœur. Il fallait contrer cette diablesse et la mettre hors d'état de nuire. Après tout, elle savait qu'elle était une tueuse depuis le départ et que par sa faute beaucoup de personnes avaient perdu la vie et le bonheur.

Obéir à ses ordres lui avait permis d'obtenir l'argent dont elle avait toujours rêvé et de donner enfin une vraie vie à sa famille. Mais aujourd'hui, elle ne pouvait plus se sentir liée à cette femme. Elle était un réel fardeau, un poids inutile qu'elle tirerait comme un boulet attaché à ses chevilles. Non, il fallait agir et se débarrasser de cette tueuse en série.

Elle regarda furtivement par le rétroviseur, elle la suivait toujours. Il ne lui restait qu'une solution : la piéger.

Elle continua de rouler rapidement, puis sans crier gare, elle prit la première sortie qu'elle vit arriver. Elle continua sa route, tout en prenant bien garde que la diablesse la suive toujours. Après un long trajet presque interminable, elle arriva dans une zone isolée. Une étendue gigantesque qui comptait quelques zoning industriels. Une multitude de container semblait être à l'abandon.

Elle s'arrêta. Puis, sûre d'elle, elle sortit de la voiture.

Indécise, Viviane arriva. Elle se gara a quelques mètres et sortit à son tour.

- A quoi tu joues ? cria-t-elle énervée.

- Vous allez me laisser en paix maintenant ? Compris ?!

- Tu dois rendre cet enfant !

- Jamais ! C'est moi qui décide maintenant. Je sais ce qui est le mieux pour tout le monde.

Viviane s'approcha, visiblement en colère.

- Qu'est-ce que tu essayes de faire ? Tu crois peut-être que tu me fais peur ? Dois-je te rappeler par quoi je suis passée et comment je suis arrivée là où j'en suis aujourd'hui ? Ce n'est pas une petite femme d'ouvrage insignifiante qui va tout faire tomber par terre. Maintenant que j'ai l'héritage, il est hors de question qu'une fille aussi stupide que toi compromette mes plans ! J'espère que c'est clair.

- Ce qui est clair aujourd'hui, c'est que vous avez sous-estimé cette petite femme d'ouvrage, comme vous dites. Je sais le sort que vous me réservez, ce n'est qu'une question de temps avant que vous ne m'éliminiez à mon tour. Je ne suis pas stupide, comme vous le croyez. Je sais être la seule à pouvoir vous envoyer directement en prison. Si je dévoile ce que je sais, vous perdrez tout ce dont pourquoi vous vous êtes battue toute votre vie. Je suis votre faille, un piège qui peut se refermer sur vous à tout moment. Je ne peux pas vous laisser m'anéantir comme vous avez fait avec les autres. Cette fois-ci, vous êtes arrivée à la fin de votre parcours.

Magistralement, elle sortit un revolver de son sac à main et le pointa droit sur la tempe de Viviane.

- Qu'est-ce que tu fais ? demanda-t-elle horrifiée.

NévroseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant