Chapitre 48 - Est-il trop tard ?

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Didier referma la porte derrière lui, le teint blafard. Il n'avait pas eu le temps d'encaisser ce nouveau rebondissement qu'il était déjà assailli de questions insoutenables.

Si Juliette avait tué Viviane, cela signifiait qu'elles étaient complices. Il ne s'était pas trompé. Il pouvait imaginer aisément pourquoi Juliette avait agit de la sorte. Elle était la faille, celle que Viviane allait supprimer si elle ne le faisait pas avant. Mais pourquoi éliminer Déborah ? Il n'arrivait pas à comprendre, il ne se résignait pas à croire qu'elle gisait sans vie dans la Seine.

Il prit rapidement le téléphone et se dépêcha de composer le numéro de l'appartement. Personne ne répondait. Il réessaya plusieurs fois, sans succès. Il comprit alors que quelque chose de grave était arrivé ! Sans hésiter, il prit sa veste et partit à toute allure. Il devait savoir ce qui se passait.

Pendant ce temps là, à l'appartement. Christine et Thibaut pleurait la disparition de Déborah. Une demi-heure s'était écoulée depuis que Lucie avait été dans la salle de bain.

- Je m'inquiète pour Lucie, déclara Christine entre deux sanglots.

- Elle a besoin d'être seule. C'est la plus terrible des épreuves.

- Tu as raison... mais je ne l'entends pas pleurer. Elle ne fait pas de bruit, c'est préoccupant.

Thibaut fut subitement intrigué. Christine avait raison, ce n'était pas normal. Il avait été tellement aveuglé par sa souffrance qu'il n'avait pas remarqué l'étrange absence de Lucie. Il se leva et se dirigea vers la salle de bain.

- C'est fermé à clé ! dit-il à Christine.

- Lucie ? cria-t-elle. Ouvre la porte !

- Lucie !!?? beugla-t-il à son tour.

Aucune réponse.

- Lucie ? ! crièrent-ils à l'unisson.

Le silence le plus complet.

- Il est arrivé quelque chose ! hurla Christine.

- Tu as raison, répondit-il en détresse. Recule-toi, je vais défoncer la porte.

Puisant une force enfuie au plus profond de lui-même, il poussa tout son corps contre la porte qui ne résista pas à tant de volonté.

Horrifiés, les deux découvrirent Lucie, endormie dans la baignoire. Thibaut posa ses doigts sur son cou pour vérifier son pouls.

- Elle ne respire pratiquement plus ! dit-il tremblant.

Christine découvrit la boîte de somnifères vide.

- Oh mon Dieu ! Elle a fait une tentative de suicide ! déclara-t-elle fébrile.

- Il faut l'apporter à l'hôpital ! Appelle les secours.

- Le téléphone est cassé ! Si on va à l'hôpital, vous êtes perdu ! La police vous interpellera et elle retourna en prison à vie !

Thibaut regarda Christine, comme un enfant qui vient de perdre sa mère.

- Nous n'avons pas le choix. Je ne veux pas qu'elle meure, pas elle.

- Moi non plus ! dit-elle déterminée. Alors faisons ce qui est le mieux. Apportons-là d'urgence à l'hôpital.

- J'espère seulement qu'il n'est pas trop tard.

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