L'eau chaude de la douche crépitait sur le sol. Une vapeur épaisse envahissait la salle de bain de Christine. Elle ferma le robinet avant de s'emmitoufler dans une serviette blanche.
Péniblement, elle s'essuya et se vêtit d'un peignoir en éponge.
L'esprit embrouillé et le cœur saignant, elle descendit ses prestigieux escaliers pour se réfugier devant le feu brûlant dans la cheminée de son salon.
Sur le marbre de celle-ci, un carnet ouvert aux dernières pages dominait encore.
Elle avança ses mains près des flammes recherchant avidement la chaleur. Son corps était glacial. Ses mains étaient aussi froides que les profondeurs d'un iceberg. Le feu ne suffisait pas à la réchauffer. Son esprit la maintenait paralysée, prisonnière de son cœur glacé par la douleur.
Brusquement, la sonnette retentit. Elle sursauta. Elle tourna la tête au ralenti comme si tout ce qui se trouvait autour d'elle gravitait lentement. Qui pouvait bien sonner aussi tôt le matin ?
Sans se presser, elle se dirigea vers le couloir pour ouvrir la porte. Thibaut était dressé devant elle, tel un piquet immuable.
- Qu'est-ce que tu veux ? demanda-t-elle sur la défensive.
- Je suis venu te parler.
- Nous n'avons rien à nous dire.
- Je suis sûr du contraire. Laisse-moi entrer s'il te plaît.
Il s'avança avec assurance et pénétra dans le couloir. Dépitée, elle referma la porte derrière lui.
- Si tu veux parler de l'autre jour, dit-elle la voix cassée, je ne sais pas du tout comment tu t'es retrouvé à moitié mort sur mon divan. Probablement Lucie a-t-elle tiré une fois de plus sur son entourage !
- C'est tellement facile d'inculper Lucie, dit-il en la fixant avec intensité.
Elle détourna son regard pour se rendre dans la salle à manger. D'un air désinvolte, elle s'assit.
- Va droit au but, s'exclama-t-elle fatiguée. Évite de me faire perdre mon temps.
- Tu sais exactement pourquoi je suis là. Jouer les innocentes avec moi est inutile. Pour ta gouverne, ce n'est pas Lucie qui a tiré sur moi l'autre jour tout comme ce n'est pas elle qui a tiré sur Georges il y a deux ans...
- Toi et Karin êtes si sûrs de vous que ça en est troublant !
- Ce qui est le plus troublant, c'est ton attitude envers nous, c'est la façon du tu as gérer les choses après sa disparition.
- C'est tellement facile de m'inculper à la place de ma sœur. C'est pourtant elle qui est totalement folle et qui est enfermée dans un asile. C'est elle que la police soupçonne.
- La police manque de preuve.
- La police ne sait pas ce qui s'est réellement passé et ne veut pas me croire lorsque je dis que c'est Lucie qui a tiré sur mon mari !
- Cesse de jouer les veuves éplorées, on sait très bien, toi et moi, que tu avais appris avant sa mort que Georges te trompait avec Lucie !
- Tu peux croire ce que tu veux, Thibaut. Cela ne m'intéresse pas. J'avais le droit d'agir comme je le désirais après la disparition de Georges et j'ai décidé qu'il valait mieux tourner la page et ne plus côtoyer personne qui me rappelait mon mari.
- Et, as-tu pensé rien qu'une seconde à Karin ?
- Karin m'a trahie en soutenant Lucie afin de l'innocenter. Je dois avouer que je ne m'attendais pas à cela de sa part !
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Névrose
Mystery / ThrillerIl était une fois Georges. Il était une fois Lucie. Georges et Lucie s'aimaient. Georges est mort. Alors que Lucie cherche à découvrir les vrais raisons du décès de l'homme qu'elle a toujours aimé, des évènements étranges viennent troubler sa vision...