Après avoir salué Charlotte qui semblait très pressée de parler à Lucie, Christine descendit les grands escaliers, le sourire en bouche. Elle était heureuse d'avoir parlé à sa sœur. Même si la situation était des plus précaires, elle savait qu'un jour ou l'autre elle se souviendrait de son passé et qu'elle pourrait reprendre une vie normale.
Lorsqu'elle arriva à l'entrée, Juliette, une employée de m aison, courut jusqu'à elle, affolée. Elle avait la trentaine, était française d'origine et faisait généralement son travail de manière correcte.
- Madame Lodirat ! Madame Lodirat ! s'écria-t-elle.
- Que se passe-t-il, Juliette ?
- Je n'ai vraiment pas fait exprès mais je viens de casser le vase qui trône sur la table du salon !!
- Oui et alors ?
- Mais madame Lodirat ! répliqua-t-elle décontenancée. Il s'agit du vase que monsieur Andreotti avait offert à madame Andreotti le jour de leurs fiançailles ! D'habitude elle ne veut pas qu'on y touche. Elle y tient tellement qu'elle le nettoie elle-même chaque semaine !
- Oh ! dit-elle surprise. Ne vous inquiétez pas... on va trouver une solution. De toute manière, ma sœur ne se souvient de rien pour l'instant.
- Oui, mais ce n'est pas le plus important.
- Que voulez-vous dire ?
- Je veux dire que j'ai trouvé cela dans le vase en question... Je pense qu'il vaudrait mieux que vous le lisiez...
De ses frêles mains pâles, elle lui tendit un morceau de papier un peu jaunâtre replié sur lui-même. Un peu intriguée, elle hésita un instant avant de le lire. Puis, après avoir libéré Juliette, elle s'assit sur la dernière marche de l'escalier et ouvrit la feuille de papier. Elle reconnut immédiatement l'écriture de Lucie.
« Thibaut,
Je suis en danger de mort. Il faut que tu m'aides. Julian n'est pas décédé d'une mort naturelle ! J'en ai presque la preuve et je crains fort que mon tour n'arrive également. Je ne prends plus mes médicaments contre l'amnésie car j'ai peur qu'ils ne soient empoisonnés eux aussi... Je t'en supplie Thibaut, aide-moi ! Je vais bientôt perdre le souvenir de mon passé. Viens le plus vite possible chez moi, j'ai d'innombrables choses à t'expliquer avant qu'il ne soit trop tard...
Je t'aime,
Lucie »
Choquée, Christine laissa échapper la feuille de ses mains tremblantes. Elle s'envola lentement jusqu'à se laisser mourir sur le sol glacé. Son cœur se mit à battre la chamade tendit que sa respiration s'accéléra. Une sueur froide traversa son corps bouillonnant d'émotion.
- Oh mon Dieu ! s'écria-t-elle paniquée.
Elle n'arrivait plus à réfléchir, comme si l'information ne voulait pas pénétrer son cerveau et procurer en elle une sensation d'angoisse profonde et déchirante. Elle se leva subitement, le regard figé sur les lambeaux de mots qui gisaient encore à terre. Rapidement, elle prit les révélations de Lucie pour les cacher dans la poche de son pantalon. Comme si le feu consumait la maison avec voracité elle quitta la pièce pour se rendre de toute urgence au salon. Juliette nettoyait les restes des débris de verre éparpillés un peu partout autour de la table.
- Juliette ! dit-elle effrayée. Y a-t-il d'autres vases de ce type que Julian a offert à Lucie ?
- Euh... oui, je crois. Il y en a un autre dans la salle de séjour et un à l'entrée. Pourquoi ?
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Névrose
Mystery / ThrillerIl était une fois Georges. Il était une fois Lucie. Georges et Lucie s'aimaient. Georges est mort. Alors que Lucie cherche à découvrir les vrais raisons du décès de l'homme qu'elle a toujours aimé, des évènements étranges viennent troubler sa vision...