Chapitre 21 - Menaces

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Trois mois plus tard...

Beaucoup de choses avaient changées depuis que Lucie avait été disculpée du meurtre de Georges. Sa réintégration dans la société s'était réalisée assez facilement grâce au docteur Bonceaux. Elle s'était révélée être plus que sa psychologue, elle était désormais une véritable amie.

Depuis peu, Lucie louait un petit appartement au centre-ville. Son rêve d'évasion s'était enfin réalisé. Elle n'avait plus à rester cloitrée constamment dans sa chambre à regarder par la fenêtre le jardin d'Éden.

Elle avait trouvé un travail à mi-temps comme caissière dans un supermarché. C'était une nouvelle vie qui commençait pour elle, une vie aux couleurs de liberté.

Sa santé mentale s'était nettement améliorée et depuis un long moment elle n'avait plus été victime d'hallucination ni d'amnésie. Elle avait retrouvé la paix. Tout doucement, elle se reconstruisait.

Le jour après l'arrestation de Thibaut, Roman était venu s'excuser auprès d'elle pour s'être fait passer pour Georges quelques jours auparavant à l'hôpital. Il lui avait expliqué qui il était réellement et quelle relation il entretenait désormais avec sa sœur. Il lui avait demandé si elle était disposée à mettre une pierre sur tout ce que Christine lui avait fait. Après quelques jours de réflexion, Lucie s'était rendue dans la maison de Christine, celle qu'elle croyait être la sienne jadis, pour lui accorder son pardon... pour toujours.

Les deux sœurs vécurent ces trois mois en toute harmonie. Tout se passait exactement comme Christine l'aurait souhaité dans ses rêves les plus fous. Les griefs, les malentendus, les mensonges et les tromperies n'existaient plus.

Aujourd'hui, elles s'étaient rencontrées en ville pour boire un café. Dans un bar, elles le dégustèrent avec plaisir.

- Je me marie la semaine prochaine ! s'exclama Christine sans cacher sa joie.

Après s'être esclaffée de bonheur, elle demanda à Lucie d'être son témoin et de s'occuper du mariage comme si c'était le sien.

- Je le ferai avec plaisir, dit-elle émue.

- Je n'arrive pas à croire que tous ces cauchemars sont derrière nous. Je ne regretterais jamais assez mes fautes à ton égard.

- Chut... tu avais promis de ne plus jamais en reparler. Cela fait parti du passé maintenant. Un passé révolu !

- Je sais, mais il est encore trop tôt pour que je puisse oublier le côté obscur de ma personnalité.

Il eut un long silence où les deux sœurs se regardèrent avec intensité. Une once de tristesse traversa le regard de Lucie.

- Tu penses à Thibaut, n'est-ce pas ? demanda Christine.

- Oui... c'est étrange, mais il me manque.

- C'est normal, Lucie. A toi aussi il te faudra du temps. Est-ce que tu es allée le voir depuis son incarcération ?

- Oui. Une fois. Il clame son innocence.

- Pardon ? Je croyais pourtant qu'il avait avoué les faits !

- Il a avoué à la police, en effet. Mais il profère qu'il s'agit d'aveux forcés et qu'il est vraiment innocent. Je ne sais plus quoi penser.

- Pourquoi avoir le doute ? Tu te souviens bien l'avoir vu tuer Georges, non ? Et c'est sa matraque qu'on a retrouvé ensanglantée. Tu ne dois plus te torturer pour cela.

NévroseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant