Chapitre 5 - Les médicaments

283 33 19
                                    


Elle se retrouva à terre, dans la cuisine, le cœur battant aussi fort qu'un orchestre en folie. Ses allées et venues dans le temps la perturbait au plus haut point.

Elle se leva, le front en sueur.

Les assiettes et les couverts, criant encore le mensonge de son mari, n'avaient pas bougé de leur maudite place. Tout reflétait toujours le mensonge, la manipulation et même, parfois l'horreur.

Il fallait qu'elle sorte de cette cuisine et qu'elle parle immédiatement à Georges ! Mais c'était comme si elle n'en avait pas la force. Cette situation, ces cauchemars, ces retours vers le futur étaient comme des poignards qui lui déchiraient le cœur sans arrêt, sans répit.

Comment gérer tout ce qui lui arrivait ? Comment se transportait-elle d'une époque à une autre de sa vie ? Toutes ces questions la paralysaient, la peur se frayait un chemin dans ses veines et sillonnait son corps tout entier pour envenimer son esprit et sa raison. Etait-elle folle ?

Elle devait savoir !

Elle fit un effort surhumain pour quitter cette cuisine et se diriger vers la chambre à coucher où Georges dormait. Qu'il le veuille ou non, elle devait lui dire ce qui se passait dans sa vie et lui demander ce qu'il en était de leur couple. Il lui cachait quelque chose d'important, c'était évident !

Elle passait par le petit salon où les plans de leur future nouvelle maison gisaient encore sur le sol. Elle le quitta pour le petit couloir qui menait à la chambre. C'est là, au fond de ce long couloir, qu'elle remarqua une porte blanche qu'elle n'avait jamais vue auparavant. Elle s'arrêta net, choquée.

- Mais c'est impossible ! s'écria-t-elle tout en frémissant de terreur. Qu'est-ce qui m'arrive ? Comment ais-je pu ne jamais voir cette porte ?

Elle s'approcha, lentement, tout en ignorant le sentiment horrible de ne pas savoir où elle s'aventurait. Même si son cœur lui rappelait à quel point elle avait peur et que ses jambes s'étaient transformées en coton, elle devait avancer et ouvrir cette mystérieuse porte. Tout ceci devait bien avoir une explication, ce n'était pas possible autrement !

Voilà qu'elle était devant cette fameuse et terrible porte et que ses mains tremblantes et inondées de sueur touchaient finalement la poignée dorée.

- Lucie ?! s'exclama vivement Georges à l'autre bout du couloir.

Elle sursauta.

- Georges ?! Je croyais que tu dormais !

- Non, je suis là. Je n'arrive pas à fermer l'œil finalement. Que fais-tu là ?

Elle ne savait pas si elle devait répondre, mais décida tout de même de tourner la poignée. La porte ne s'ouvrit pas, elle était fermée à clé.

- Pourquoi cette porte est-elle verrouillée ? demanda-t-elle tremblante.

- C'est un vieux débarra dont on ne se sert plus.

- Ça ne répond pas à ma question.

- Je ne sais pas pourquoi elle est fermée à clé.

- Tu mens ! cria-t-elle.

- Calme-toi, Lucie. Ce n'est qu'une porte !

- Une porte ? Ce n'est qu'une porte ? Mais je n'avais jamais vue cette porte ! Est-ce que tu te rends compte ??

Elle s'effondra au sol, se baignant dans une marée de larmes. Georges, touché par la tristesse inconsolable de Lucie accourut vers elle et la prit dans ses bras.

NévroseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant