Chapitre 33 - Confessions

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Bien confortablement blottie dans les draps de son immense lit, elle regarda l'heure qu'indiquait son réveil digital. Il était déjà huit heures du matin. Cela signifiait qu'elle avait dormi toute la nuit. Les tentures de la chambre avait été fermées mais laissait passer une lumière tamisée. Subitement, sans crier gare, la porte de sa chambre s'ouvrit. Le majordome, Didier, entra avec un plateau à la main.

- Bonjour, madame Andreotti, dit-il solennellement.

- Bonjour... répondit-elle surprise.

- Il est l'heure de se lever, répliqua-t-il en posant le plateau sur la table de chevet et en ouvrant les tentures. Je ne sais pas si vous vous en souvenez mais chaque matin vous me demandez de vous réveiller à huit heures. Je n'ai pas failli à la règle.

- Merci... dit-elle un peu gênée.

- Je vous souhaite une bonne journée et un bon petit-déjeuner. Avez-vous pris vos médicaments hier soir ? demanda-t-il sans transition.

Elle hésita un instant. Son esprit était tellement brouillé qu'elle avait du mal à se souvenir dans quel espace-temps elle se trouvait.

- Je crois que oui... Je pense les avoir pris avant de me coucher. Pourquoi ?

- Le flacon ne se trouve plus à l'endroit habituel.

- Je suis désolée mais en ce moment je n'ai pas toute ma tête. Je ne sais pas où je l'ai posé.

- Ne vous inquiétez pas. J'ai déjà commandé un nouveau flacon. Vous les aurez ce soir.

- Merci bien.

Il fit un signe de la tête et s'en alla en refermant la porte derrière lui.

Elle souffla, égarée dans cette grande pièce qu'elle ne reconnaissait pas encore. Tout était si étrange, presque surnaturel pour y croire pleinement.

Après avoir rêvassé pendant un long moment, elle regarda le plateau avec envie, son estomac criait famine. Il était garni merveilleusement bien. Deux petits croissants sucrés trônaient sur une assiette brillante. Il contenait aussi un jus d'orange fraîchement pressé, un café et des biscuits aux amendes. C'était tout ce qu'elle aimait. Elle mangea comme un ogre, sans en laisser une miette.

Puis, elle se leva et ouvrit sa grande garde-robe. Stupéfaite, elle remarqua le nombre incalculable de vêtement qu'elle pouvait renfermer. La matinée n'aurait pas suffi à choisir la tenue du jour. Dans l'embarra, elle prit la première qui l'interpella. Elle se précipita ensuite vers la salle de bain luxueuse. Tous les murs étaient carrelés avec goût, les robinets étaient plaqués or, les éviers en marbre. Une fragrance agréable flottait dans l'air perpétuellement.

Elle prit un bain chaud qui lui permit de se relaxer un long moment. Elle n'arrêtait pas de penser à ses derniers souvenirs. Une fois de plus, tout s'était encore retourné. Jamais elle n'aurait pu imaginer que Karin était malade, victime d'un trouble de la personnalité. Le corps ensanglanté de Luca revint la hanter un instant alors que le regard de haine que lui portait Karin la fit trembler d'angoisse. Elle se demandait encore ce qui était arrivé avec Charlotte. Rien n'était encore assez clair.

Curieuse de connaître enfin toute la vérité, elle quitta d'un trait son bain, se sécha, s'habilla et descendit les escaliers pour se rendre au rez-de-chaussée.

Au moment où elle posa son pied sur la dernière marche, Charlotte entra.

- Lucie ! dit-elle pleine d'espoir. Comment vas-tu ?

NévroseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant