Chapitre 27 - Luca

133 19 12
                                    

C'est au milieu de la nuit que Karin fut relâchée. Elle avait subi un interrogatoire intensif depuis son arrivée au commissariat.

A l'entrée, Luca l'attendait patiemment.

- Luca ? Tu es là ? dit-elle titubante.

- Oui. Est-ce que tout va bien ?

- Merci d'avoir appelé un avocat. Il a réussi à me faire sortir d'ici mais je ne dois pas quitter la ville.

- C'était l'avocat de mon père, c'est le meilleur. Il arrivera à t'aider.

- Merci beaucoup pour ce que tu fais pour moi.

- Je t'aime, tu le sais.

- J'aimerai rentrer, je suis épuisée, dit-elle sans transition.

Tout le long du trajet, elle ne dit pas un mot. Elle était comme assommée par toutes les accusations proférées contre elle. Les yeux mi-clos, elle luttait pour ne pas s'endormir. Elle se revit en train de se disputer avec Roman le jour où il lui avait apporté la lettre que Thibaut avait reçu. Elle rejouait la scène sans cesse dans son esprit, avec inquiétude et terreur.

- Que t'ont-ils demandé ? s'exclama Luca.

- Ils ne me croient pas. Ils pensent que j'ai tué Georges et Roman. C'est seulement grâce à l'avocat que j'ai pu sortir, sinon je serai restée sous les barreaux. Je n'ai pas l'impression que je vais pouvoir m'en sortir. Tout est contre moi.

- Comme tout était contre Thibaut et finalement la roue a tourné.

- Quelqu'un m'en veut au point de me faire croupir en prison à vie. Je dois trouver qui est-ce et je pourrai ainsi prouver mon innocence. Je dois savoir qui a envoyé ces lettres, c'est primordial. Plus j'y réfléchi, plus je pense que c'est quelqu'un qui a accès à l'orphelinat et qui savait que j'avais oublié mes lettres là-bas.

- Je ne vois pas qui pourrait faire une chose pareille.

- Quoi qu'il en soit, je le trouverai !

Un peu nerveux, Luca gara sa voiture dans le parking. Il souhaita une bonne nuit à Karin et se précipita dans sa chambre comme pour éviter qu'elle ne lui parle encore de celui qui avait envoyé les lettres. Elle trouva son attitude étrange mais n'y prêta pas plus d'attention.

Elle n'avait subitement plus envie de dormir. Pour lors, elle se dirigea vers la cuisine où elle s'empiffra de plusieurs parts de gâteau au chocolat qui étaient restées dans le frigo. En mangeant, elle ne cessait de penser et repenser à qui avait pu envoyer ces lettres. Il fallait qu'elle trouve le coupable le plus vite possible, c'était la clé de son avenir.

Lorsqu'elle finit de manger, elle se dépêcha d'aller dans son ancienne chambre afin de réfléchir à nouveau. Mais lorsqu'elle entra, c'est un spectacle affreux qui s'offrit à elle. Les meubles avaient été détruits en mille morceaux et laissés à terre dans un ramassis de poussière. Les murs étaient parsemés de trous, comme si des petites bombes avaient explosés entre les murs. Le plafond était presque en décomposition et le parquet déchiqueté.

Choquée, elle en perdit son souffle. C'était évident, quelqu'un avait été dans une telle colère qu'il avait littéralement détruit la chambre. Qui aurait pu faire une chose pareille sans que personne ne s'en aperçoive ?

Paniquée, elle sortit de la chambre et frappa à la porte voisine. Personne ne répondait alors elle se permit d'ouvrir. La chambre était vide, personne n'y résidait. Sa respiration s'accéléra, ce qu'elle découvrait devenait de plus en plus inquiétant. Sans perdre de temps, elle décida de frapper à la seconde chambre voisine, le même scénario se présenta. La troisième chambre était également vide, ainsi que la quatrième et la cinquième.

NévroseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant