Chapitre 7 - Toutes les réponses

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C'est tenant le pied de biche en main qu'elle se retrouva face à cette mystérieuse porte. Christine s'avançait peu à peu pour l'empêcher de commettre ce qu'elle qualifiait d'irréparable.

Lucie avait encore les yeux sur la tombe de sa mère, pourtant, voilà qu'elle était revenue à son époque. Elle ne savait plus quoi faire, les visions du futur persistaient.

- Ne t'approche pas ! s'exclama-t-elle brandissant le pied de biche.

- Calme-toi, Lucie ! Il faut que tu te calmes !

Etrangement la situation semblait s'être renversée. Cette fois-ci, c'était Lucie qui menaçait Christine.

- Pourquoi ne veux-tu pas que j'ouvre cette porte ?

- C'est le docteur qui l'a conseillé. Tu n'es pas encore prête à découvrir ce que cache cette pièce.

- C'est trop tard, maintenant. Je sais tout !

- N'essaye pas de me faire croire que tu as recouvert la mémoire, je sais que c'est faux. Le docteur a été très clair, un choc émotionnel ne ferait qu'aggraver ton amnésie.

- Je suis prête à assumer mes choix. Je dois savoir la vérité sur ma vie !

Christine marqua une pause. Résignée, elle lui tendit la clé qui ouvrait la porte.

- Inutile de faire des dégâts, dit-elle la voix rauque, voici la clé.

Lucie la prit avidement et sans réfléchir davantage ouvrit cette fameuse porte. Une lumière éblouissante envahit ses pupilles. La tombe de sa mère ne disparaissait pas des ses yeux aveuglés.

Lorsque la pièce s'assombrit, elle entra dans cette grande chambre. Un lit matrimonial trônait au milieu ainsi qu'une gigantesque armoire en bois qui longeait l'entièreté du mur nord. Une petite lampe de chevet était posée sur la commode en tek à côté du lit. Un énorme miroir paradait près de la fenêtre. Au fond de la pièce, il y avait un petit bureau sur lequel un ordinateur poussiéreux était allumé.

- Qu'est-ce que c'est que ça ? s'exclama Lucie incrédule.

Christine ne répondait pas, guettant avec curiosité la réaction de Lucie. Allait-elle se souvenir ?

Lucie s'approcha lentement de la commode. Un petit cadre contenant une photo était posé à côté de la lampe de chevet. C'est avec appréhension qu'elle la regarda.

- Est-ce que tu reconnais cette photo ? demanda Christine angoissée.

- Oh mon Dieu ! Il s'agit de toi, de maman et de moi. Il y a vingt ans, nous étions enfant à l'époque !

- Oui... c'est bien cela, répondit-elle les larmes aux yeux.

Lucie posa la photo pour porter son regard sur les étagères qui se trouvaient en face. Elle aperçut de loin une poupée qu'elle ne pouvait plus oublier.

- C'est la première poupée que maman m'a offerte ! dit-elle au bord des sanglots.

- Oui, je l'ai soigneusement gardée, répondit Christine la voix cassée.

Lucie tomba sur ses genoux. L'instant était intense, pénible à l'extrême. Des brides de souvenirs la cisaillaient sans arrêt, des images de son enfance la percutaient avec violence, le visage de sa mère se fondait dans le sien. Un bouillonnement intérieur faisait qu'elle n'était plus elle-même. Alors qu'elle semblait en transe, elle se revit au cimetière prendre les fleurs qui garnissaient la tombe et lire de qui elles provenaient : « A mes parents adorés que je n'oublierai jamais. Christine »

Un ouragan douloureux et puissant traversa son corps si bien que pour ne pas tomber, elle s'accrochait à cette poupée qui lui rappelait les meilleurs moments de son enfance. Mais l'évidence était là, Christine était sa sœur !

NévroseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant