Pillowtalk

Chapitre 57

... : tu as encore mal ?

Je me retournais alors que ma soeur venait d'entrer dans la pièce. J'étais face à la glace, t-shirt relève, et j'appliquais de la pommade sur les quelques hématomes qui se trouvaient sur mon ventre, histoire d'apaiser la douleur.

Je faisais rapidement redescendre mon haut, puis je fermais le tube de pommade avant de me diriger vers elle, esquissant un léger sourire pour ne pas me faire mal avec la coupure que j'avais sur la lèvre supérieur.

Moi : n...non.

Elle fronçait les sourcils, comme si elle ne me croyais pas.

Farah : tu ne veux toujours pas me dire ce qui s'est passé ?

Moi : je te l'ai dit, Habiba. Je suis tombée.

Farah : j'ai eu très peur tu sais ?

Elle avait l'air triste, je m'approchais donc d'elle et la serrais dans mes bras tant bien que mal. J'avais encore quelques douleurs un peu partout, mais beaucoup moins grave aux médicaments que m'avaient donné l'ami de Nicole.

Moi : je suis désolé.

Farah : de toute la semaine tu...tu es restée dans ton coin.

Moi : je sais, j'avais besoin de réfléchir.

En fait, j'étais allée chez Nicole après l'incident et je suis rentrée seulement hier.
Elle sait la vérité parce qu'elle a lu un message de Sean, elle a donc rapidement fait le lien. J'avais beau nié, mais ça ne servait à rien parce que madame me connaît mieux que quiconque et ça ne sert à rien de lui mentir.

Je ne voulais pas qu'elle le sache parce que je ne voulais pas créer plus de problème qu'il n'y en avait déjà. Mais bien sure, elle l'a dit à Austin et je suis sûre qu'il a dû en parler à Sean. Je ne vous cache pas que j'ai très peur de lui. Surtout maintenant que je sais de quoi est-ce qu'il est capable.

Vous devez sûrement vous demander pourquoi est-ce que je ne veux pas dire que c'est Sean qui m'a fait cela, n'est-ce pas ? C'est avant tout parce que je ne réalise pas encore. Je veux dire, j'ai beau avoir des bleus sur le corps et tout ça, j'ai beaucoup de mal à accepter le fait que ce soit Sean qui m'ait fait ça. Que ce soit l'homme de ma vie qui ai levé la main sur moi à ce point. Mais ensuite c'est parce que je ne veux pas que ça se sache parce que j'ai honte. J'ai honte de m'être fait battre de la sorte par quelqu'un. J'ai toujours été contre la violence, et le fait que ça me soit arrivé à moi, ça me choque.

Moi : Habiba ?

Ma soeur levait timidement les yeux vers moi.

Farah : oui ?

Moi : j'ai une question à te poser et je veux que tu me réponde honnêtement, d'accord ?

Farah : oui.

Moi : pourquoi est-ce que tu croyais que c'était Patrick qui m'avait fait ça ?

Elle baissait la tête et ne répondit pas.

Moi : répond moi, s'il te plait. Et pourquoi est-ce que tu pensais que c'était de ta faute ?

Farah : pour...pour rien.

Moi : Farah...

Farah : c'est juste que...je ne l'aime pas beaucoup comme tu le sais et je pensais que parce que j'avais été insolente envers lui l'autre fois au diner, il s'en était peut être pris à toi.