Tu n'es déjà plus là,
De toi j'ai raté l'heure.
Je erre ça et là
Au milieu de mes peurs.
Combien de cauchemars
Combien de mes trépas
Combien de mes départs
Gâcheront donc mes pas ?
Vile est ma blessure
Elle n'aura pas de voix.
Encore une fracture
Du sort m'emportera.
Je piétine et je pleure
Chaque jour comme un cri,
Et hurle ma douleur,
Dans chaque mot écrit.
Qui donc là m'opère
Arrache mes entrailles ?
C'est la mort de mon père
Qui inscrit son entaille.
O, mille mystères
Emportez moi d'ici
Oubliez mes misères,
Brûlez tous mes récits.
La foudre est mon humeur :
Sa torche est incendie.
Me tordre de douleur,
Je tremble et je frémis.
Cette maison qui chante,
Elle fut mon paradis.
Aujourd'hui, elle me hante
Cassé comme un débris.
Et je voudrais partir
Me laisser aller enfin.
Ci-gît mon avenir
Son espoir s'est éteint.
Qu'on me laisse sans soin,
Qu'ici l'on m'abandonne.
De rien je n'ai besoin
Que du glas qui résonne.
Non, je ne vivrai pas
Amputé de bonheur.
Je préfère en rester là
Mes souvenirs en fleurs.
Ma maison fut un rêve
Et je l'ai tant aimée.
Mais que vienne la trêve,
Qu'on me laisse trépasser !
Voilà l'heure tranquille
En silence et sans bruit
Perdu dans cette ville
C'est le temps qui s'enfuit.
De toi, j'ai raté l'heure,
Tu n'es déjà plus là.
De nous deux tu demeures,
Ma tombe est ici-bas.
VOUS LISEZ
Hauts ébats... et heurts pourpres
PoetryUNE POÉSIE INCARNÉE : Un cœur de chair et de sang en image de fond ; le mien, le vôtre, le leur... et un titre à entendre d'autant de façons qu'ils pourraient s'écrire : Hauts ébats et heurts pourpres ; Hauts et bas, et heures pourpres ; Ose et ba...
