D'hier et d'aujourd'hui

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Des brins orangés, un pointe d'orange, des verts variés, un camaïeu de gris bleutés ;
Des feuilles sur le sol, du lière, un néflier et ses nèfles, une vigne haute, deux orangers, un palmier, un jasmin dépouillé, deux banc d'ébène et une table, un ciel un peu couverts ;
Quelques chants d'oiseaux, de doux frôlements d'air, une cloche qui sonne, un calme reposant ;
Un air doux, un léger souffle d'air, un parfum d'humidité, à peine quelques gouttes de pluie, un goût de sérénité ;
C'est mon écrin de jardin dans la ville hors des pollutions sonores, c'est mon havre, ma maison ;
C'est mon repos.

Du jaune, de l'orange, un camaïeu de rouges, des ocres, des verts intenses, quelques touches brune, du bleu pâle ;
Des feuilles dorées, les mêmes nèfles, le palmier qui ondule, des plantes radieuses, un ciel azuré de blanc, des grappes de raisin, une végétation qui se miroite ici sur là, et là ici,
La musique du vent dans les feuilles qui vient et puis s'estompe, qui siffle et puis se tait, les discussions des feuilles entre elles, le chant clair d'oiseaux qui se parlent, un chat qui miaule et ronronne, quelqu'un qui écoute du jazz, le bruissement de pas sur les feuilles tombées ;
Une douce chaleur qui passe en vague, des tourbillons de vent qui font frissonner, des feuilles qui frémissent, un hâle sur la peau, de la lumière qui s'écarquille à travers les paupières ; ombres et lumières qui valsent sur le visage, la toison du chat qui vient se caresser contre les jambes ;
Un parfum de fin de saison qui embaume ;
C'est mon petit été dans mon cœur rêveur, tendrement exalté. C'est ma petite tourmente qui voudrait être printemps. C'est mon espoir et ma crainte. C'est moi.

De l'obscurité, des couleurs que je sais, mais que je ne vois pas, du terne en gris,
Une bibliothèque aux livres tous fermés ; des rideaux tirés ;
Des chats qui grognent et feulent, un froissement de drap quand je me retourne ; un bruit de vapoteuse qui j'inhale, un goût de rien, un bruit de fond de musique de rap qui m'agresse les tympans, un désir de silence ;
Une migraine, une crise d'angoisse, une oppression sur la poitrine, une gorge nouée, un corps de plomb ;
une envie de rester au lit, et le courage de dix pas pour aller au patio, mon énergie qui dégouline sur le sol et me plaque contre le matelas, le rappel de reproches qui disent qu'il faut se reprendre mais qui ne me concernent plus... si seulement ils savaient... ; un souvenir de vivre...
C'est ici. C'est maintenant. C'est éternel, sans passé ni avenir.

Demain, peut-être...

Hauts ébats... et heurts pourpresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant