Lune au ciel sans étoile

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Oh, où donc êtes vous, mes étoiles ?
Quand regard à l'obscur ciel,
A quoi ressemble la si belle toile
Et son si bel arc en ciel ?
Ma voie, ma vue s'obscurcit et se voile,
Egaré en paradis artificiels.

Oh, ma vie, qu'est-je donc fait de toi ?
Regardant par la fenêtre ;
Se noyer espoirs dans ce ciel si froid,
Moi, qui ne rêvait que de naître,
Mon âme chavire et bientôt je ne vois
Que les mirages de mon être.

Oh, lune, toi qui seule s'élève et luit
De tes ombres en lumière,
Je veux boire de ton lait, croquer ton fruit.
Avant que ne disperse en poussière
L'obscur idylle qui nous mène à la suie,
Donne-toi à moi toute entière.

Oh, j'ai soif, j'ai faim et je me meurs,
Ayant perdu la voie de ton chemin,
Égaré, solitaire, emporté par la peur,
Dites moi donc ce que sera demain,
Quand cramé par trop de frayeurs
Sont incendiés mes lendemains ?

Oh, laquelle de l'une ou bien de l'autre
Courbant l'échine jusqu'à sa chute
Laquelle des lunes sera la notre
Voilant mystère en ses volutes,
Croissante, féconde, ou bien la votre
Mourante, que mes yeux scrutent ?

Oh, ma pauvre vie, qu'ai-je donc fait
Que ne chante plus le geai ?
Lune pour moi, dresse encore tes mets
Nourrit moi de tes baies,
Rondes, girondes, fécondes, et renaît,
Et abreuve-moi de ton lait !

Et qu'un ciel constellé s'enflamme,
Transporte vers toi mon âme
Qu'autour de toi, s'égaye la flamme.
J'ai vu pourtant tant de merveille,
Que sonne enfin l'heure de mon éveil,
Me tirant loin de ce sommeil.

Hauts ébats... et heurts pourpresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant