Dans les jardins vivent les amours

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Dans les jardins
de Montpellier,
Petit matin,
allant à pied,
Parcourt chemin,
De ce lever
Où pointe jour.

L'embrun marin,
Là, balayé,
Brisant sa fin,
S'est dissipé.
Au cœur chagrin,
Va l'ouvrier,
Poser son tour,

Laissant enfin
A son café
Plaisir ; parfum
Se laisse aller,
Outils d'airain
Abandonnés
là alentour.

Au ciel d'étain,
L'œil égaré,
Mon cœur coquin,
Cherchant gaieté,
Au coin serein,
S'est attardé
Au lit d'amour :

Amants étreints,
A peine cachés,
Tenant leurs mains,
Cheveux mêlés,
Regards malins
Fleurant beauté,
Glorieux atours.

Leur ciel éteint,
L'herbe coupée
se fait l'écrin,
des corps serrés.
Sans toit, la faim,
La matinée,
Désire l'amour.

Mais ce matin,
Fleurs parsemées,
Les blés châtains
Font leur été.
Bouche de l'un
vient le sucer,
Chacun son tour.

Puis par entrain,
Miel sucré,
L'amour fait soin
De s'emboiter,
Coupant la faim,
Entrelacés
Dans leur amour.

Rêve embrumé
De mon émoi,
L'instant brûlé
Était le roi,
Peine oubliée
De ces sans-toits,
Encore un jour.

J'ai le regret
Livré sans toi :
Manque l'aimé
Là, sous mon toit.
L'âme esseulée
Rentré chez moi,
Pour quel retour ?

Mon désarroi,
Me joue son tour !
Moi, j'ai un toit,
Et toi l'amour.
Mais c'est sans moi,
Par ses détours,
Que va l'amour !

Vivre sans toit
Ou par amour,
Vivre sans joie
Ou en parcours,
Quel est le choix
Que font les jours
De nos amours ?

Hauts ébats... et heurts pourpresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant