O tristesse, baisse ta garde,
Fait tarir le flot de ces larmes,
Grand bataillon de tes gardes,
Apaise le feu de tes armes.Que ce flot qui creuse mes joues
Cessent de me tenir en joue !
Que ces torrents, cours en rivières,
Recouvrant mes lourdes paupières,
Achèvent de grossir les fleuves
De ces maux, qui en moi pleuvent,
Jusqu'à former de larges mers
De leurs lourds secrets amers !Qu'un bateau hisse sa voile,
Et quitte sa dérive,
Et tombe en moi le voile
Trouvant enfin sa rive.O douleurs, taisez vos canons,
Faites grâce, donnez pardon,
Et asséchez cet océan
De peines cumulées céans,
Ouragans, tempêtes orageuses
Ecrasez ces vagues fougueuses
Venez éteindre en brise lame
Les folles douleurs de mon âme.Dépêchez, comblez cette brèche.
Marins, halez, Oh ! hisse !
Ma peau est presque sèche,
Et peu à peu se plisse.O, larmes, séchées par le vent,
Soulagez mon tourment,
Décharger ce sel amers,
Déposez moi à terre.
Un nouveau voyage m'attend,
Que j'y trouve continent.
Que ce soit plus qu'une île,
Priez qu'il soit tranquille,Mer, Enfin je te quitte,
Adieu mon vieux galion.
Et que terre m'abrite,
Me revoilà enfin lion !
VOUS LISEZ
Hauts ébats... et heurts pourpres
PoetryUNE POÉSIE INCARNÉE : Un cœur de chair et de sang en image de fond ; le mien, le vôtre, le leur... et un titre à entendre d'autant de façons qu'ils pourraient s'écrire : Hauts ébats et heurts pourpres ; Hauts et bas, et heures pourpres ; Ose et ba...