Combien de temps m'aura-t-il donc fallut
Pour que j'écrive cette fable que j'appelle ma vie ?
Combien de larmes sur mes joues aura-t-il plu
Pour que de toutes réunies se forment une pluie ?Arc en ciel, combien de couleurs fallut-il donner
Au magicien charmeur charmant ces nues émues et nues
Accordant aux terres et aux fleurs leurs chaleurs nacrées
De pigments qui ont teint mes instants ingénus ?Qu'a-t-il aussi été volé à cette chrysalide
Qui ne se connaîtra jamais en éphémère papillon
Pour lui prendre sa soie en traitre perfide
Qui me vaudront le tout de mes tourbillons ?Combien de mots passés au fil de l'aiguille
Pour broder de toutes lumières, les ombres qu'elle affile,
Et filer sur ma toile, les chemins qu'elle aiguille
Effiler en filant l'une à l'autre, les mailles qui défilent ?Et combien de fois faut-il piquer à la quenouille
Avec la voix tordue qu'elle n'en su jamais que dire
De demain ou d'hier, sans que mon sang ne souille
La page que je remplis, maux à mots, sans maudire ?J'espérais bien pourtant patiemment, déroulé la pelote
Pour tisser chaque instant de leur point après point,
L'un que l'on veut croisé pour un autre bâti en roulant la roulotte,
Enroulés en châssis travaillé, tout en serrant les poings.De mes deux mains d'hivers, avec leurs doigts gelées,
Des pensées mal pansées et des plaies qui sanglotent
Par-devers leurs sourires glacés, en divers sorts scellés,
En se moquant d'elles-mêmes comme quand on grelotte,J'ai pourtant accordé à chacune des cordes de mes violons,
Sanglés de grands éclats de rire, et qui chacun unique,
Ont embrassé leur conte en comptant ma chanson
Et rayer en rayant leur leurre de musique mélodique.Dites qu'à la fin on les entend, se laissant sur la note
Et que peut-être l'on verra comme un tout magnifique,
Qui vient suspendre son dernier cri, tant prédit qu'il dénote
De son disque d'un seul tour que l'on voulait pourtant magique.Et une danse à bout de souffle, et soufflée tant elle souffre,
Vient en fin le temps où à son tour, l'ouvrage s'ouvre inachevé.
La corde funambule de son dernier pas l'enlève et l'engouffre.
L'envolée sublime s'envolant va s'en allant sur la pointe des pieds.
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Hauts ébats... et heurts pourpres
PuisiUNE POÉSIE INCARNÉE : Un cœur de chair et de sang en image de fond ; le mien, le vôtre, le leur... et un titre à entendre d'autant de façons qu'ils pourraient s'écrire : Hauts ébats et heurts pourpres ; Hauts et bas, et heures pourpres ; Ose et ba...