« Léo, allez... tu m'avais promis. »
« Ils vont croire que je suis fou comme les autres ! » ; Bill soupira, las. Il glissa jusqu'à s'asseoir à même le sol.
« Ils vont t'adorer. Comme moi. »
Dans quelques minutes, Sarah serait là accompagnée de ses parents et il avait hâte autant qu'il appréhendait. Léo ne semblait plus aussi sûr de lui, il avait peur, et Bill se sentait complètement à plat.
« S'il te plaît... je te demande juste d'essayer. Je serais là, tu n'as rien à craindre et puis si tu ne veux plus ensuite, personne ne te forcera. » ; parlait-il pour lui ou pour le bien de Léo ? Il préférait ne pas y réfléchir. L'enfant abdiqua finalement, mais à une condition.
« Tu me portes ? »
L'androgyne accepta sans protester. Léo s'accrocha aussitôt à lui et il le souleva du sol en une seconde. Ce moment était déterminant. Ils pouvaient pousser les choses même si Léo refusait de les revoir ou de vivre avec eux, mais Bill ne voulait pas. Forcer un enfant à vivre là où il ne le voulait pas était cruel à ses yeux. Léo aurait tout le temps de se sentir mal et c'était le contraire de ce qu'il voulait. Il espérait alors que tout se passe bien et qu'il accepte. C'était primordial.
Anxieux, il serra le gamin fermement accroché à son cou et descendit. Ils avaient convenu que cette première rencontre se passerait dehors, dans le parc, histoire que ça ait l'air moins triste qu'à l'intérieur. Les parents de Bill allaient découvrir cet endroit pour la première fois et il se doutait qu'ils seraient surpris et peut-être un peu perdus. Arriver ici pour la première fois était souvent effrayant. L'atmosphère paraissait lourde et la plupart des patients fantomatiques. C'était une image exagérée, parce que les gens avaient peur sans penser que ces personnes avaient toutes une histoire douloureuse derrière elles.
En chemin, il croisa Gabriel qui lui sourit. Tout le monde savait que c'était le grand jour et tout le monde était content. Sauf lui. Bouffé par le stress.
Il sortit finalement, descendant les quelques marches alors qu'il les voyait au loin, passant la barrière de l'établissement. Il s'arrêta en bas des marches, souffla un bon coup et jeta un coup d'oeil à Léo.
« Prêt ? » ; l'enfant regarda au loin pour les voir. Juste une seconde. Il se cacha contre l'épaule du blond dès qu'il sentit celui-ci recommencer à marcher. « Tout ira bien. Fais-moi confiance. »
Et bizarrement, Léo le fit. En tout cas, il ne se défila pas. Bill sourit à ses parents en arrivant à leur rencontre. C'était très bizarre de les avoir ici et surtout de façon officielle.
« Salut. »
« Bonjour mon ange ! » ; le salua sa mère avec enthousiasme. Bill lui fit les gros yeux. Il était quand même au boulot ! Son père, lui, se marrait discrètement, mais cette familiarité eut le mérite de déstresser un peu le médecin. « Salut Léo. »
Le petit resta d'abord fermement glué au blond, son visage caché contre lui. Rosalie fut celle qui tenta la première.
« Léo ? Tu veux bien que je te fasse un bisou ? »
Il mit quelques secondes, hésitant, mais finit tout de même par tourner la tête et accepter. Aussitôt, il croisa le regard familier de Rosalie et eut l'air surpris. Surpris d'y retrouver celui qui le rassurait. Elle avait les yeux de Bill. La même douceur, la même bienveillance. La femme s'approcha prudemment et déposa un baiser délicat contre sa joue. Léo n'eut alors aucun mouvement de recul. Il était en confiance.
Bill échangea un sourire avec sa mère, même s'il fallait encore attendre avant d'émettre une hypothèse. Ils laissèrent le petit s'intéresser à André. S'il ressemblait bien plus à sa mère qu'à son père, il était clair qu'ils étaient aussi géniaux l'un que l'autre alors il n'y avait pas vraiment de soucis à se faire à ce propos.
