Chapitre 35 :

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《 Mhhh, c'est une tuerie ton cake, Tom ! 》

《 Hey mais, attendez ! Le thé n'est pas prêt ! 》; s'exclama doucement le dreadé avec une pointe de contrariété.

《 C'est rien ça. On le boira après. 》 ; répondit Georg, la bouche pleine.

Alors que l'eau était encore en train de chauffer, Tom sortit des tasses pour tout le monde et tenta de rester concentré sur ce qu'il faisait. Les jeux étaient finis, l'abus d'alcool aussi. Pour le moment en tout cas puisqu'il y avait un digestif, et même si Tom ignorait totalement en quoi ça consistait, il avait appris que c'était de l'alcool. Soit. En tout cas, depuis tout ce temps, Bill ne lui avait pas reparlé et lui non plus. Il n'était même pas capable de remettre de l'ordre dans ses pensées ni dans les battements de son coeur qui déraillaient encore régulièrement rien qu'en y pensant, alors parler ? Et comment ? Il avait sérieusement besoin d'y réfléchir au calme avant toute chose. Même si, bien sûr, réentendre ces mots résonner dans sa tête avait quelque chose d'incroyable.

《 Tu veux de l'aide ? 》

Pris au dépourvu, Tom sortit brusquement de ses pensées et sursauta en prenant conscience qu'Ana se trouvait à ses côtés. Elle lui souriait gentiment, comme elle l'avait toujours fait même à l'hôpital. Il avait vraiment d'y mal à se faire à l'idée qu'il ne la voyait plus dans ce contexte là.

《 Euh... si tu veux, tu peux prendre le sucre et les cuillères, je vais m'occuper du reste. 》

La jeune femme acquiesça, s'exécuta et le dreadé servit le thé dans les tasses. Ici, il était pratiquement comme chez lui. Ses gestes étaient devenus automatiques avec le temps, les amis de Bill réagissaient comme s'il était réellement chez lui et après tout il s'y sentait bien. Il se retrouverait complètement paumé s'il devait partir ou changer ça. Il avait l'habitude de dormir avec Bill, il avait l'habitude du bruit monstrueux que faisait la bouilloire, du rangement impeccable de la cuisine ou de la galère qu'il devait endurer pour pouvoir se doucher sans se brûler ni finir comme un glaçon. Il s'était habitué à la présence de Noa et aux batailles qui se déclenchaient entre eux chaque fois qu'ils faisaient une soirée DVDs tandis que Tom n'y connaissait absolument rien. Seulement, tout ça, c'était devenu son équilibre et ça lui convenait plutôt bien. C'était quelque chose qu'il ne voulait pas perdre. De toute façon, Bill lui avait donné le goût de continuer, alors si c'était fini, ça l'était probablement aussi pour ça. À quoi pourrait-il bien se raccrocher sans lui ?

Pour apporter le thé à table, il fit plusieurs voyages avec les tasses et ne prêta aucune attention à ce qui l'entourait. Il était absorbé par ses pensées avec pourtant l'impression de ne pas y parvenir. Sans qu'il ne s'y attende, une main agrippa fermement l'un de ses poignets et il baissa des yeux interrogateurs avant de se rendre compte que c'était Bill et de sentir son coeur faire un bond énorme à l'intérieur de lui.

《 Elle est là ta chaise. 》; souffla le blond en lui indiquant la seule place qui restait et qu'il avait visiblement raté. Bill relâcha rapidement son emprise et il se laissa glisser sur la dite-chaise d'un air absent. Son regard balaya la table où le cake avait déjà pratiquement été englouti et qui ne lui faisait absolument pas envie à cet instant. Il but une longue gorgée de son thé pour réhydrater sa gorge et le trouva étonnement fade pour une fois.

《 Hey... 》; Gabriel se pencha curieusement en voyant qu'il s'adressait à lui, et le dreadé baissa d'un ton pour lui parler. 《 Tu crois que je pourrais avoir encore de la vodka ? 》 ; chuchota-t-il, bien qu'il en avait probablement déjà trop bu.

《 Quoi ? 》

《 Et des clopes. T'as qu'à venir avec moi, hein ? 》 Gabriel fronça les sourcils, sachant parfaitement que quelque chose clochait. Lui aussi avait sans doute un peu trop bu mais pas assez pour ne pas connaître Tom. Il acquiesça alors, lui faisant un petit signe de tête pour lui demander de le suivre, et Tom s'exécuta docilement sans oublier d'embarquer la bouteille qu'il retrouva en route. Une fois sur le balcon, Gabriel lui tendit une cigarette et son cadet s'empressa de l'allumer.

Chambre 248.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant