**
Quelques jours plus tard, Bill profita d'avoir fini tôt pour mettre un peu d'ordre dans son appartement et surtout faire de la place à Noa. Même dans la chambre d'amis, il y avait son bordel. Surtout des bouquins et cours en tous genres. Il dut alors tout redéménager pour libérer le placard.
Cette pièce était toute simple, avec un lit, un placard, une chaise et une table de chevet. Comme il allait officiellement y habiter pendant pratiquement la moitié de la semaine, Bill comptait bien le laisser y prendre ses marques, et puis la décorer comme il le souhaitait. Après tout, cette chambre serait à lui et il était important qu'il s'y sente bien.
Etant donné qu'il ne connaissait pas encore les goûts de Noa, il préférait le laisser faire, et puis il l'emmènerait sans doute faire quelques achats lorsqu'il le récupérerait vendredi.Ce changement était quelque chose d'énorme même pour lui, mais il était bizarrement assez confiant. Il adorait Noa, et ça semblait réciproque, alors il n'avait plus qu'à espérer que tout se passe à peu près bien malgré le passé qu'il traînait derrière lui.
Alors qu'il cherchait un autre endroit où ranger toutes ses anciennes affaires de cours, son téléphone sonna bruyamment sur la table basse et il fronça le nez au numéro inconnu.
« Oui ? »
« Bill... » ; prononça une voix hésitante qu'il reconnut pourtant aussitôt.
« Lou ? Pourquoi tu m'appelles pas avec ton portable ? »
« Je n'peux pas... Bill, j'ai... il faut que tu viennes, s'il te plaît. » ; bredouilla sa cadette.
« Pourquoi ? Où est-ce que tu es ? »
Sa soeur mit un peu de temps à répondre, alors Bill comprit assez vite que quelque chose n'allait pas.
« Au commissariat. » ; au quoi ? Ses yeux s'agrandirent de surprise. Sa petite soeur ? Dans un commissariat ?!
« Lou, qu'est-ce que t'as fait ?! »
« J'ai pas le temps de t'expliquer, s'il te plaît, tu peux venir me chercher et ne rien dire aux parents pour l'instant ? » ; Bill soupira, mais accepta aussitôt. « Tout de suite hein ? »
« Oui, j'arrive tout de suite, pas de panique ok ? Je dirais rien. »
À l'autre bout du fil, Louise le remercia, et il pouvait entendre qu'elle avait probablement pleuré ou alors que ça ne saurait tarder. Il se dépêcha alors de filer chercher sa veste, ainsi que ses clés, puis fila sans attendre, se demandant ce qui avait bien pu se passer pour qu'elle se retrouve là-bas. Louise était plutôt sérieuse et posée, alors il avait beaucoup de mal à l'imaginer derrière les barreaux.
Heureusement, le chemin jusqu'au commissariat fut assez rapide et il ne lui fallut que dix minutes en voiture pour le rejoindre. Il se gara très vite, prit soin de verrouiller, puis entra rapidement, regardant prudemment autour de lui même s'il se doutait qu'elle ne pouvait pas tranquillement l'attendre dans l'entrée.
« Bonsoir. » ; souffla-t-il en arrivant à l'accueil. « Je viens chercher ma petite soeur. »
« Votre nom ? »
« Kaulitz. » ; l'homme lui demanda d'attendre un instant, vérifiant d'abord de qui il s'agissait et pourquoi. Bill jeta distraitement un coup d'oeil à l'endroit pendant ce temps-là et fronça le nez en remarquant qu'un type visiblement bien torché somnolait sur une chaise et commençait d'ailleurs sérieusement à basculer de celle-ci.
« Louise, c'est ça ? » ; lui demanda soudain le gendarme.
« Oui, est-ce que je peux la voir ? »
