Chapitre 9 :

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Le bureau de Bill était un endroit plutôt froid. Étant donné qu'il y passait peu de temps et que quand il y était, il passait tout son temps le nez dans ses papiers, il n'avait jamais eu le temps ou l'envie de le rendre plus vivant. Un bureau en bois, des tas de papiers et stylos, des pochettes, ordinateur, téléphone, des étagères remplies de dossier. Oh, il y avait bien une plante verte dans un coin, mais elle lui semblait aussi terne que tout le reste.

Se plonger dans la paperasse était ennuyeux. Vraiment, il détestait ça. Il y avait tellement mieux à faire, tellement plus important. Seulement, il était obligé. Ordonnances, comptes rendus, demande de tel ou tel truc, blablabla. Il y échapperait s'il le pouvait.

« Café à domiciiiiile ! » ; une pause ! Bill leva vivement les yeux de ses papiers pour s'intéresser à Gabriel qui déboulait avec deux gobelets. « Café dégueulasse, mais café quand même. »

« Tu me sauves la vie. »

« Je sais ! » ; répondit l'infirmier avec amusement. Il déposa les deux boissons chaudes sur le bureau et s'installa sur l'une des deux chaises. « Je viens te distraire un peu avant que tu ne meurs d'ennui. »

« C'est trop gentil. » ; Gabriel sourit, puis avança un peu jusqu'à appuyer son coude contre le bureau.

« Je peux te poser une question ? » ; Bill avala une gorgée de son café tout en l'interrogeant du regard. «C'est quoi ton secret ? » ; surpris, l'androgyne afficha une mine confuse.

« De quoi tu parles ? »

« Je savais qu'ils s'attacheraient à toi, mais pas à ce point. Léo voudrait quasiment vivre avec toi, Tom réagit pour de vrai avec toi alors que personne n'en a jamais été capable depuis toutes ces années... »

« Personne n'a essayé. » ; se défendit le blond. « Ils agissent tous comme si ça ne marcherait jamais, comme s'il était juste un légume et qu'il ne voyait ou n'entendait rien. »

« C'est faux. Ni moi ni Ana ne le faisons. J'essaie de lui parler, parfois, mais il me regarde même pas ! C'est comme si j'étais pas là, alors que toi... » ; Bill se mit à mélanger inutilement son café à l'aide de la petite touillette afin de pouvoir concentrer son regard sur autre chose. « Tu as quelque chose, tu as déclenché quelque chose en lui. »

« Moi ? » ; l'infirmier hocha la tête. « Pourquoi ? »

« Je sais pas. Regarde Alice, elle est amoureuse de toi. » ; le médecin le regarda comme s'il était fou.

« Je n'sais même pas qui est Alice, qu'est-ce que tu racontes ?! »

« Justement ! » ; Bill soupira et finit par croiser les bras contre son torse. « Elle t'a jamais adressé la parole et elle passe son temps à parler de toi. » ; le blond pencha la tête, n'y comprenant toujours rien. « C'est une infirmière du dernier étage, enfin peu importe ! C'est clair que t'es un bon médecin et tu leur souris toujours alors ça leur fait du bien, mais honnêtement et sans vouloir te vexer, bien sûr, je ne vois pas ce que tout le monde te trouve. » ; cette fois, Bill se mit doucement à rire. S'il y en avait un qui disait toujours clairement les choses ici, c'était bien Gabriel. « Je sais pas, même Ana est bizarre à propos de toi. Je comprends pas. »

« Ah ! Ça, par contre, si tu pouvais élucider l'affaire, ça m'arrangerait. Elle me fuit les trois-quart du temps et je ne comprends pas non plus. »

« Je te tiendrais au courant, je vais mener mon enquête ! » ; Bill lui répondit par un "bien" et avala une longue gorgée du café. « Et sinon... comment tu te sens, par rapport à Léon ? Tu as l'air de gérer mais je sais que ça peut juste être une façade avec toi. » ; l'androgyne fronça le nez. Il semblerait qu'il commençait à bien le connaître.

Chambre 248.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant