Chapitre 21 :

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Veille de départ. Crises. Larmes. Bill n'était pas étonné mais anxieux. Léo s'était plus ou moins bien préparé au fait de partir. Seulement, ce jour-là, il paniquait et Bill n'arrivait pas à le calmer.

« Léo... » ; nerveux, l'enfant ne cessait de remuer dans tous les sens, pleurant et criant sans qu'il n'y comprenne grand chose. Il balançait des objets, les reprenait et recommençait. Ça, Bill savait que c'était une façon d'essayer de chercher le contrôle, mais c'était infernal et ça ne fonctionnait pas pour autant. « Léo, tout se passera bien, calme-toi. » ; tenta-t-il pour la énième fois. Il se baissa afin de s'accroupir et ainsi se retrouver à sa hauteur. « Hey, si tu me disais ce qui va pas ? »

Le petit l'ignora, sans surprise, alors Bill soupira et se laissa glisser au sol, s'asseyant en tailleur. Il le regarda gigoter sans cesse, se demandant où il pouvait bien puiser son énergie.

Lorsqu'il passa près de lui sans même sembler le voir, il tendit son bras et déposa sa main contre sa joue, le forçant ainsi à se stopper. Enfin, Léo planta son regard brillant dans le sien, Bill en profita pour le tirer vers lui et l'entourer de ses bras.

« Je sais que ça te plaît pas de pas contrôler. » ; l'enfant fronça les sourcils, mais le contact le calma un minimum et il cessa de crier. Bill était toujours surpris que ça marche alors que le contact en général l'angoissait. « Tu sais que t'énerver n'arrangera rien ? Tu ne pourras pas contrôler les choses pour autant et tu le sais. »

« Je veux Domino. Je veux pas partir sans Domino. »

« Mais il vit ici maintenant, tu sais... il est habitué et tout le monde l'adore. »

« Non, il est à moi ! » ; s'écria Léo avec une mine contrariée. Bill encercla son visage de ses deux mains afin d'être sûr qu'il le regarde.

« Écoute, Domino est habitué à sa liberté ici, il est heureux comme ça, tu comprends ? Alors je t'emmènerais le voir toutes les semaines si tu veux, mais tu ne peux pas l'emmener. »

Léo afficha une moue triste, et des larmes coulaient encore sur ses joues. Bill n'aimait pas vraiment ce qu'il lui disait, mais il n'avait pas le choix.

« Il serait triste sinon ? »

« Je sais pas, peut-être. Il a beaucoup de place ici et il y en a beaucoup moins à la maison. Mais moi je m'en occuperais, je prendrais soin de lui ok ? Et tu viendras le voir. »

Il effaça les larmes brûlantes sur ses joues, les caressant en même temps pour le rassurer. Léo renifla misérablement et le regarda avec des yeux pleins d'espoir.

« Promis ? »

« Promis. » ; confirma le blond en lui souriant. « Je demanderais à Ana et Gabriel de garder un oeil sur lui quand je serais pas là. » ; le petit acquiesça et se frotta les yeux avec ses poings.

« Il pourra dormir avec Tom ? »

L'androgyne fronça le nez. Il savait parfaitement que Léo faufilait discrètement le chaton sous son pull pour le garder dans sa chambre plusieurs fois par semaine, ne supportant pas de le savoir dehors la nuit. Seulement, s'il était plus ou moins accepté le jour, il n'était pas censé dormir à l'intérieur.

« Je lui demanderais. » ; s'entendit-il répondre sans le vouloir. Et si la direction le choppait ?

« Je lui dirais, moi. Il le prendra ! » ; gronda Léo avec une certaine autorité. Bill ne put s'empêcher de sourire face à tant de détermination.

« Mais tu sais que Tom ne sort pas ? »

« Je m'en fiche, il ira le chercher ! » ; Bill serait franchement étonné qu'il le fasse, mais après tout, pourquoi pas ? Tom était doux et attentif avec Domino, alors peut-être qu'il essayerait. Et puis Léo savait être convaincant, il n'avait aucun doute là-dessus.

Chambre 248.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant