Chapitre 38 :

247 7 0
                                    

La semaine suivante, Bill vit son avocat en dehors de l'appartement histoire de pouvoir discuter sans risques que Noa entende quelque chose qu'il ne devrait pas. La situation n'était pas simple, sa famille protestait contre lui et ça n'arrangeait vraiment pas les choses.

Ainsi, il avait donné rendez-vous à son avocat dans un café et plus ils discutaient, plus il avait envie de s'énerver.

《 Bon, dîtes-moi ce qu'on doit faire, ce sera plus simple. 》

《 Garder votre calme, surtout ! Le juge ne vous accordera pas la garde d'un enfant si vous hurlez sur sa famille, même si celle-ci est mauvaise. 》

Bill soupira, mais approuva. Il avait parfois du mal à se contrôler mais, rester calme, il savait faire. Il l'avait appris au boulot, forcé de rester calme dans des situations difficiles ou face à des parents bornés.

《 Ok, quoi d'autre ? 》

《 Vous, vous n'avez pas grand chose à faire. Vous avez une bonne situation, vous êtes sérieux et le juge connaît déjà votre situation familiale. C'est un atout. Vous avez toutes vos chances, c'est à moi de plaider votre cause et de mettre en avant les mauvais traitements qu'il subit chez sa tante sans pour autant en rajouter. 》

《 Et si elle nie ? 》

《 Il va nous falloir des preuves. 》; l'androgyne soupira encore une fois. Des preuves de quoi ? Comment pouvaient-ils en trouver, d'abord ?

《 C'est injuste. 》

《 Je sais, mais je vais faire tout mon possible. Moi non plus, je compte pas le laisser aux mains d'une telle famille. 》; répondit l'autre homme. Et Bill était franchement rassuré d'être tombé sur quelqu'un qui comprenait.《 Vous serez bientôt convoqués tous les deux chez le juge. Soit ça marchera, soit vous allez devoir vous battre pendant encore longtemps. 》

《 C'est pas très rassurant. 》

《 Et alors ? Vous comptez abandonner au premier obstacle ? 》

《 Non, pas du tout ! Mais c'est un ado, il a assez souffert et je veux que ça se termine au plus vite. Je veux pas qu'il soit ballotté comme ça ! 》

《 Ça, malheureusement, vous ne pouvez rien y changer. Dites-vous que si le juge vous a fait confiance une fois, ça peut marcher à nouveau, et puis il sentira forcément que Noa veut être avec vous, alors s'il a un coeur il prendra la bonne décision. 》

C'était vrai. La première fois, le juge avait été sympa et compréhensif. Il devait juste croiser les doigts pour que ça marche à nouveau.

Après encore de longues minutes à en discuter, chercher des solutions et ne pas pouvoir s'empêcher de s'énerver, Bill repartit sans oublier de lui rappeler de le tenir au courant pour tout. Le soir tombait doucement et la luminosité faiblissait avec les gros nuages qui s'imposaient. Bill s'empressa alors de rentrer, préférant se retrouver chez lui avant de se prendre une averse. Et puis de toute façon Tom et Noa devaient l'attendre pour manger.

Toute cette histoire l'angoissait sérieusement. Il fallait absolument qu'il le sorte de là et il n'avait aucune idée de comment gérer ça, comme à chaque fois qu'il tenait à quelqu'un. Il était soulagé d'être entouré, pour le coup.

Lorsqu'il entra, il jeta ses chaussures dans un coin et abandonna ses clés tout ruminant. Pourtant, une fois dans la pièce principale, il ouvrit de grands yeux et se stoppa, arraché à ses pensées. La table était habillée d'une nappe en tissu qu'il avait depuis des années et qu'il n'avait probablement jamais utilisé, d'un joli bouquet de fleurs, de sa plus belle vaisselle et de quelques bougies. Noa afficha un grand sourire en le voyant arriver et Tom se retourna après avoir déposé une bouteille sur la table.

Chambre 248.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant