Chapitre 29 :

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《 Tom a pété un câble ! 》

《 C'est pas vrai ? Je croyais qu'il avait renoncé ? 》

Bill soupira tout en recrachant la fumée de sa cigarette et se pencha en avant pour s'appuyer contre le rebord du balcon.

《 Je parle pas de cette putain d'idée d'aller se taper n'importe quel connard venu pour acquérir une connerie d'expérience ! 》; gronda-t-il sans s'en rendre compte. Gabriel éclata de rire à l'autre bout du fil et Bill ne fit que grogner avec mauvaise humeur en y repensant.

《 Je crois que je t'ai jamais entendu dire autant de gros mots en une seule phrase. Je sais pas si c'est mignon ou flippant que tu sois vert de jalousie alors qu'il a rien fait. 》

《 Je vois même pas pourquoi il pense à ça ! 》; s'exclama vivement le médecin. Il avait besoin de tout sortir avant de trier les informations et Gabriel était le mieux placé par rapport à cette histoire.

《 Il a vingt ans, Bill, pas dix ! Évidemment qu'il y pense. 》

《 Mais il vient de sortir ! 》

《 Non. Ça fait un moment maintenant. Tu es le seul à te persuader que tout est trop tôt. 》; Bill soupira lourdement et passa deux doigts contre l'arrête de son nez sans pour autant lâcher sa cigarette.

《 Je suis au courant. 》; râla-t-il entre ses dents.

《 Allez, raconte-moi ! Qu'est-ce qu'il a fait ? 》

《 Il a dit qu'il en avait rien à foutre de tout et qu'il voulait que j'arrête de le ménager. Bon, ça encore... je comprends. 》; souffla-t-il avant de tirer sur sa cigarette.《 Il a même pas peur, il veut que lui et moi on... 》; il se stoppa en se souvenant de ce que Tom lui avait demandé un peu plus tôt et tira encore une fois avec précipitation.

《 On ? 》; demanda l'infirmier avec amusement.《 Il veut que vous fassiez des bébés ? 》

《 Gabriel. 》; soupira le blond, las.

《 Tu crois pas que c'est la suite logique après t'avoir embrassé ? 》; reprit son ami assez vite.

《 Peut-être mais... Quoi ? ! Attends, je t'ai pas parlé de ça ! 》; s'exclama Bill avec de grands yeux.

《 Tu n'y as même pas pensé quand il t'a parlé de ce qu'il m'avait dit ? 》; l'androgyne fronça les sourcils. Tom lui parlait-il de tout ? Depuis quand ? Pourquoi n'était-il pas au courant et pourquoi ressentait-il le besoin de lui parler ?《 Soit-dit-en-passant, je ne dirais rien à propos du fait que ce soit lui qui me l'ait dit. 》

Bill laissa son regard partir au loin, se noyer dans l'obscurité et redessiner distraitement quelques formes plus ou moins imaginaires.

《 Je suis désolé... j'ai flippé. 》

《 Ça, je m'en doute. 》; lui répondit l'autre homme.《 Mais... et alors ? T'en as envie, non ? Et puis tu tiens à lui ? Alors pourquoi tu te prends la tête ? 》

《 Je veux pas qu'il se précipite ! 》

《 Il ne le fait pas ! Il y pense depuis assez longtemps pour être sûr de lui. Il est sorti et c'est toujours toi qu'il veut. Il ne changera pas d'avis, Bill. 》; le jeune psychiatre jeta son mégot de cigarette et resta appuyé contre la rambarde, perdu.《 Alors si tu tiens à lui, et je suis sûr que t'y es carrément accroc, y a pas de raisons... si t'en as envie et lui aussi, y a aucun problème. 》

Après ça, Bill entendit du bruit derrière lui et n'eut jamais l'occasion de répondre. Tom venait d'ouvrir la baie vitrée et le trouver au téléphone ne sembla pas le gêner pour envahir son espace personnel. Sans prévenir, il fonça sur lui et se faufila entre ses bras, enroulant même les siens autour de sa taille. Bill fut on n'peut plus surpris en sachant qu'il ne l'avait jamais fait, mais il referma tout de même son bras libre sur lui et appuya son menton contre le haut de son crâne en se souvenant qu'il était toujours au téléphone avec Gabriel.

Chambre 248.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant